L E S F A L C O N ID É S OU F A U C O N S 113
joncs, et à portée des étangs, des marais et des rivières poissonneuses.
Niche dans les terres basses, à peu de hauteur du sol,
dans des buissons, ou blême sur des mottes couvertes d’herbes
épaisses ; pond trois ou quatre oeufs ■ d’un blanc légèrement
bleuâtre, unis et sans taches; quelquefois ondés d’une nuance
brun jaunâtre peu apparente, avec quelques grivelures et des
nuages de la même teinte à peine perceptibles ; assez fréquemment
marqués de quelques points et taches rares d’un brun de
bistre clair, irrégulièrement réparties tantôt au sommet, tantôt à
la base de l’oeuf. Dans ce cas, ils figurent souvent dans les cabinets
des amateurs, et sont ramassés par les dénicheurs, comme provenant
du Busard Harpaye, qu’ils distinguent spécifiquement du
Busard de marais, comme l’ont fait plusieurs naturalistes, notamment
Lesson. Ces oeufs mesurent cinq centimètres sur quatre.
Ce Busard passe généralement, en assez grand nombre, le
Bosphore aux deux.saisons, en compagnie du Busard de Swainson
et des Éperviers; mais, comme eux, il est rare dans les migrations
où les Faucons sont abondants; il séjourne peu dans les
environs de Constantinople.
Hardy, de Dieppe, assistait aussi, à chaque printemps, à la
migration de ces oiseaux. Les vieux passent les premiers, vers la
fin de mars ; les femelles, les individus de moyen âge, ou les
jeunes sujets passent seulement en avril. Cet excellent observa-.
teur les a vus, appareillés ensemble, chasser dé compagnie.
Le Busard Harpaye est un des plus voraces. Il fait une cruelle ,
guerre aux lapins, et est aussi avide de poisson que de gibier.
En Hollande, suivant Temminck, on le trouve, l’hiver et le printemps,
dans les dunes, dans les lieux arides, où il se nourrit de
lapins tués par les hermines, et à la saison de la ponte d oeufs de
gallinacés, d’échassiers et des palmipèdes ; il revient ensuite dans
les marais à l’époque des couvées ety devient le fléau des Foulques,
des Plongeons, des Canards, et des autres oiseaux d’eau ; comme
en Sicile, au rapport de Malherbe, il est lé plus cruel ennemi
des jeunes Porphyrions, ou Poules-Sultanes, et des autres espèces
qui abondent dans les marais de Catane. Il prend les poissons
IV. 13
n
i l 11§
l®il
jj; ‘ J
L