L E R O L L I E R V A R I É oc L E CUIT.
( N° 2 ? ET 28. )
CETTE belle espece de roi lier se trouvant dans plusieurs cantons de l'Afrique,
ainsi que dans une grande partie de l'Inde et des Moluques, nous avons
cru pouvoir supprimer la dénomination de rollier de Mindanao, sous laquelle
elle a été jusqu'ici généralement décrite, pour lui appliquer celle
de rollier varié, qui lui convient mieux à raison de la bigarrure de son plumage;
et comme on remarque quelques légeres différences dans les teintes
du plumage entre les individus de l'espece qui habitenl les Moluques et
ceux qu'on trouve en Afrique, et dans une partie de l'Inde, nous avons
aussi pensé qu'il étoit utile et même nécessaire d'en publier un de tué aux
Moluques, et un autre que j'ai apporté du pays des Cafres, dont le climat
est bien moins chaud que celui des Moluques. Ces deux sujets prouveront
mieux par leur comparaison que ne pourroient le faire tous les raisonnements,
que si la différence des climats en apporte un peu dans les couleurs
, elle ne les change jamais totalement, et qu'elle influe bien moins
encore sur les caractères essentiels d'une espece: le préjugé contraire a fait
commettre à l'un de nos plus grands écrivains des erreurs sans nombre
dans les rapprochements qu'il lui a fait faire; erreurs que nous avons souvent
eu occasion de réfuter par des preuves convaincantes, et en remettant
à leur place beaucoup d'especes très différentes, qu'on nous avoit données
pour de simples variétés de telle ou telle espece, quoique la plupart du
temps elles n'appartinssent pas même à un même genre.
Nous allons donc décrire d'une maniéré précise un individu de l'espece
du rollier varié, que j'ai tué moi-même au cap de Bonne-Espérance, ou
tout au moins à la côte est d'Afrique, dans la Cafrerie, canton où je l'ai
trouvé ainsi que sous la même latitude à-peu-près, chez les grands Namaquois;
et nous nous contenterons d'indiquer les différences qui existent
entre les individus de la même espece apportés des Moluques. Remarquons
que la même espece se trouve aussi au Sénégal, au Bengale, et à l'isle de
Ceylan, et que les individus apportés de ces contrées sont absolument semblables
à ceux du pays des Cafres, ce dont je me suis bien convaincu par
une comparaison rigoureuse. Il n'est donc pas probable que la chaleur
seule du climat opere quelque différence sensible dans les teintes du plumage
des oiseaux , puisqu'au Sénégal il fait plus chaud que dans la partie