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 (  N°  3o. )  
 RIEN de plus simple el de plus uniforme que le vêtement du  rollier  dont  
 nous faisons le sujet de cet article, et qui par-là  différé essentiellement des  
 autres especes de son  genre, toutes distinguées par des  couleurs  plus  ou  
 moins éclatantes,  dont on ne retrouve ici  aucune trace. Nous avons tiré le  
 surnom  que  nous  donnons à cette espece ,  absolument  nouvelle, d'un  
 masque noir qui lui couvrant la face, s'étend ensuite sur tout le devant du cou,  
 quil embrasse  entièrement: cette  dénomination lui  convient au  mieux,  
 et servira  toujours à le faire reconnoître, puisqu'il est le seul de tous les  
 rolliers connus jusqu'à ce jour qui ait cette? marque distinctive.  
 Le  rollier à masque  noir étant représenté de  grandeur naturelle dans  
 la figure  coloriée  que  nous en  donnons,  nous ne  parlerons pas  de ses  
 dimensions. Son  bec a les formes de celui des especes que nous avons précédemment  
 décrites, à ccci près  cependant que la mandibule  supérieure  
 s'arque un peu plus ici sur son  arête, laquelle est aussi un peu  moins  
 arrondie sur ses surfaces: les plumes des narines se portent jusqu'au  bout  
 de  celles-ci,  qu'elles cachent  entièrement : les pieds sont courts,  robustes,  
 et les doigts forts. Tous  ces caractères  que  cet oiseau partage avec toutes  
 les especes de sa tribu, joints à cet air de famille si facile à saisir pour des  
 yeux  exercés, ne laissent aucun  doute sur la  place  que la nature lui a  
 assignée. Ses ailes  ployées, ou dans l'état de repos,  vont  jusqu'au-delà  du  
 milieu de la queue,  dont les plumes sont toutes étagées entr'elles : le front  
 jusques vers le milieu du dessus de la tête, la partie comprise entre les yeux  
 et le  bec, et ensuite toute la  gorge jusqu'aux  deux tiers passé de la  longueur  
 du  cou par devant, sont d'un noir pur. Le sommet de la tète , le reste  
 du  cou , le dos, les scapulaires, le croupion, les couvertures  du dessus de  
 la  queue, toutes celles  du dessus des  ailes, la  poitrine, les  flancs, le  
 ventre, el les couvertures  du dessous de la queue, tout le plumage  enfin,  
 à l'exception des pennes des ailes el de celles de la queue, sont  d'un joli gris  
 bleuâtre nuancé  d'une légere teinte purpurine: celte couleur cependant est  
 un peu plus  foncée sur les parties hautes que sur le dessous du  corps,  el  
 blanchit vers le  bas-ventre, ainsi  que sur les couvertures du dessous de la  
 queue. Toutes les couvertures  du dessus des  ailes, à l'exception  du  second  
 rang de petites pennes qui  couvrent les tiges  noires des  grandes,  sont du