
des différentes relations, se réduit à savoir qu'on les nomme, à la Nouvelle
Guinée, burong-arou; qu'ils volent en troupe, et que les Indiens
leur font la chasse pour leurs belles plumes, et qu'ils les tuent à coups
de floches; ce qui laisse une grande lacune dans les connoissances qu'il
faudrait avoir de ces magnifiques oiseaux pour en compléter l'histoire.
Tous les naturalistes, au reste, ont parlé de cette espece: plusieurs d'entre
eux l'ont même figurée assez mal pour la rendre presque méconnoissable.
Les moins mauvaises de ces représentations sont cependant celles que
Buffon et Edwards en ont données dans leurs planches enluminées.
Les auteurs latins lui ont appliqué différents noms, dont les principaux
sont: Avis paradisea, paradisiaca, apos indica, par vus pavo, pavo indiens,
avis dei, manucodiata, manucodiata longa, et même hirondo lernatensis.
Belon l'a confondue mal à propos avec le phénix des anciens ; et les
Allemands lui ont donné le nom de luft voagel (oiseau de l'air)/ dénomination
qui tient à son histoire fabuleuse, ainsi que celle de passaros
de sol, par laquelle les Portugais désignent cet oiseau. Enfin son nom
est en anglais, bird of paradise ; en hollandais, paradys voogel; et en
indien , boeres.
LE PETIT OISEAU DE PARADIS ÉMERAUDE, MÂLE.
(N° 40
CET oiseau est probablement celui dont Clusius a voulu parler en nous
apprenant qu'il y avoit deux especes d'oiseaux de paradis: l'une, plus
grande et plus belle, attachée à l'isle d'Arou , et qui est celle que nous
venons de faire connoître ; l'autre, plus petite, qui se trouve à la terre
des Papoux la plus voisine de Gilolo, et que nous croyons être celle dont
il est ici question; ce qui s'accorderait encore avec le rapport d'Helbigius,
qui ajoute que les oiseaux de paradis de la Nouvelle-Guinée différent de
ceux de l'isle d'Arou non seulement par leur taille, mais aussi par leurs
couleurs blanches et jaunes. On ne trouve cependant dans aucun auteur
la description particulière du petit oiseau de paradis émeraude, les naturalistes
l'ayant toujours confondu avec le grand, quoique ces deux
oiseaux soient assez dissemblables (comme il est aisé de s'en convaincre
en comparant les deux figures que nous en donnons) pour former au
moins deux races distinctes, sinon deux especes séparées: il est d'ailleurs
à-peu-près certain qu'ils n'habitent pas le même pays, et qu'on ne les
trouve jamais ensemble.
Ces deux oiseaux sont aussi communs l'un que l'autre ; il est même
beaucoup de cabinets où ils se trouvent réunis, et où le grand passe
assez généralement pour le mâle, et le petit pour la femelle: opinion
erronée, en contradiction avec toutes les lois de la nature, trop constamment
uniforme dans sa marche pour avoir fait un aussi grand
écart, et cela en faveur d'une espece qui, parmi les oiseaux extraordinaires
par la pompe de leur plumage, serait la seule dont les femelles
eussent en partage les riches attributs du mâle. En effet, si nous passons
un instant la revue d'une partie de tous ces oiseaux que la nature s'est
plu à orner d'une maniéré plus magnifique, nous ne voyons briller que
sur les mâles ces belles plumes dont le luxe et la surabondance décelent
une intention particulière: le paon se distingue par les siennes, qu'il
déploie en forme de roue ; le faisan tricolor est remarquable par son
camail, qu'il releve en fraise autour de sa tète; la sarcelle de la Chine
par l'élégance de sa grande huppe flottante, et par les deux plumes
qui se redressent sur son dos; le faisan de l'isle de Java par les dernieres
pennes de ses ailes, prodigieusement longues, et si richement parées:
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