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 bordure qu'à leur  pointe, et que cette  bordure est  noir-brun. Ce  dernier  
 a aussi,  comme nous l'avons dit en son  lieu, le  croupion et les  
 couvertures du dessus de la queue  bleus; tandis que le rollier vulgaire  
 n'a que le  croupion de  bleu, puisque les couvertures supérieures de sa  
 queue sont vertes ; d'autres différences dans la queue sont que cette  
 partie chez le rollier vulgaire a beaucoup moins de bleu et plus de verd  
 aigue-marine en-dessus que chez le rollier à longs brins, les deux pennes  
 intermédiaires étant dans le premier d'un verd terne, roussâtre, ou olive.  
 Toutes les latérales, qui dans leur  milieu sont du même verd que chez  
 l'autre oiseau, n'ont du verd aigue-marine qu'à leur extrémité, avec une  
 légère nuance bleue sur les bords extérieurs des plus latérales de ces  
 pennes, et du bleu  foncé à la pointe de la derniere de chaque  côté, qui  
 débordent de quelques lignes seulement celles qui les précèdent: ces deux  
 pointes débordant un peu les autres pennes de la queue, montrent à la  
 vérité dans le rollier vulgaire une sorte de tendance à s'étendre davantage  
 et à former des brins alongés  comme  ceux du rollier  que nous avons  
 nommé à longs brins à cause de  ce caractere; mais on conviendra qu'il y  
 a une grande différence à l'égard de  ce prolongement dans ces deux  
 oiseaux. On a pensé, on a même pu croire que la chaleur  du climat pouvoit  
 produire cette extension extraordinaire; mais si cela  étoit,  pourquoi  
 en  Italie, en Espagne, où le rollier vulgaire se trouve, les individus de  
 cette espece qu'on en apporte n'ont-ils pas les deux plumes latérales de  
 leur queue plus longues que les individus qui nous viennent du nord  
 de l'Europe? pourquoi les individus de cette même espece qui habitent les  
 Indes orientales, où il fait aussi chaud qu'en  Afrique, n'ont-ils pas plus  
 de prolongement à la queue que ceux qui vivent dans le nord et dans le  
 midi de l'Europe? De sept rolliers vulgaires que j'ai eus de M. Temminck,  
 d'Amsterdam, qui les avoit reçus des Indes orientales dans l'esprit-de-vin,  
 et qu'il eut la bonté  de m'envoyer à Paris, aucun n'avoit la queue plus  
 prolongée que ceux  qu'on trouve en Europe: la chaleur n'influe donc en  
 rien sur l'extension des plumes d'un oiseau: ce qui le prouve encore c'est  
 que les perruches à longue  queue,  qu'on nous apporte des pays chauds,  
 bien loin de perdre à la longue quelque chose à cet égard, y gagnent au  
 contraire. Cependant, si toutes les différences que nous venons d'indiquer  
 entre le rollier à longs brins et le rollier vulgaire ne peuvent constituer  
 deux especes, en voici une dans la forme des ailes, qui a échappé à tous les  
 naturalistes, et qui peut-être les déterminera à séparer ces deux  oiseaux:  
 chez le rollier à longs brins la premiere grande penne des ailes est un  
 peu plus courte que les seconde et troisième, qui sont égales entre  elles;  
 la quatrième est un peu plus courte que  celles-ci, la cinquième et les  
 suivantes décroissent également un peu jusqu'à la  neuvieme; après quoi  
 les autres sont toutes absolument égales entre elles; de sorte que le  derrière  
 des ailes se trouve  coupé carrément chez ce rollier. Chez l'autre les