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L ' O I S E A U D E P A R A D I S R O U G E.
(N° 6.)
LE rouge est en effet la couleur dominante des plumes subalaires de
cette magnifique et rare espece; mais c'est un rouge brillant, sur lequel
éclate une riche teinte de pourpre velouté, qui se fonce ou s'éclaircit
suivant les divers aspects. Nous lui avons laissé le nom d'oiseau de paradis
rouge (paradisea rubra) que lui a appliqué M. Lacépede dans la collection
du Muséum d'histoire naturelle de Paris, où elle figure aujourd'hui. L'individu
qu'on y voit faisoit autrefois partie du précieux cabinet du prince
d'Orange, à qui on l'avoit adressé des Moluques, mais sans indication
précise du lieu qu'il habite le plus particulièrement ; et quoique depuis
plus de quinze ans il eut été déposé dans ce cabinet, où je le vis à mon
retour d'Afrique, aucun naturaliste, que je sache, n'en avoit encore parlé:
Daudin est le seul qui, il n'y a pas long-temps, en ait donné une courte
description dans son traité élémentaire et complet d'Ornithologie, sous
le même nom d'oiseau de paradis rouge, que nous lui conservons.
Indépendamment des plumes subalaires rouges qui en ornent les
flancs, cet oiseau a des attributs qui lui sont propres, et qui, malgré
beaucoup de traits de ressemblance, le distinguent essentiellement des
deux autres especes d'oiseaux de paradis dont nous avons déjà parlé.
Ces attributs caractéristiques d'une troisième espece consistent d'abord
dans la nature, la forme et la couleur des deux fdets de la queue;
puis en deux bouquets de plumes qui, s'élevant un peu de chaque
coté de la tête , figurent deux especes de cornes à-peu-près semblables
à celles que notre faisan commun, et le grebe cornu (ainsi nommé par
allusion) portent, le premier sur le front, celui-ci sur le derriere de la
tête.
L'oiseau de paradis rouge se rapproche des deux autres par la forme
et la couleur du bec, par les couleurs et la nature des plumes du front
et de la gorge, enfin par la couleur du derriere du cou, de la queue et
du dessous du corps. Nous ne parlerons ni des ailes, ni des pieds, par
la raison que le seul individu que nous ayons vu, ayant été préparé et
mutilé par les sauvages, ces parties avoient été arrachées suivant l'usage:
nous avons cru cependant devoir les ajouter dans la figure que nous
avons publiée , et nous pensons même ne nous être pas trompés de