
nos coqs sont fiers de leur beauté ; et l'on reconnoit les veuves et les
moucherolles mâles à. la longueur des plumes qu'ils portent à la queue.
Enfin, chez tous ces oiseaux, ainsi que dans tant d'autres espcccs dont
nous ne ferons pas ici l'énumération , il n'y a que les mâles qui soient
pourvus de cet excès de plumes d'ornements, que les Hollandais seuls me
paraissent avoir bien définies par le nom de pronke - vereri quils leur
donnent dans leur langue, et que je ne rends que bien foiblcment par
celui de plumes de parure ou de parade, et mieux encore, pour le sens,
par plumes d'étalage, puisque tous ces oiseaux les étalent effectivement
dans certains moments , et sur-tout lorsque, animés par la présence de
leurs femelles, ils préludent à leurs jouissances amoureuses. Il est donc
clair que les individus de cette seconde sorte d'oiseaux de paradis, que
je crois former une seconde espeee, et qu'on qualifiera, si l'on veut, de
seconde race de la même espeee, ou même de variété de climat, ne
peuvent être considérés comme des femelles de la premiere ou grande
espeee ; d'autant moins encore qu'il ne peut y avoir aucun doute que
l'oiseau de notre planche n" 2, que nuus donnons pour une femelle, ne
le soit réellement, ou du moins qu'il ne soit un jeune mâle, car nous
sommes convaincus qu'il est de la même cspcce : or, s'il est 1111 jeune
mâle, il est certain que les femelles lui ressemblent; et, s'il est une
femelle, il est sur encore que le mâle, dans son jeune âge, porte la
même livrée. Celte derniere assertion est non seulement appuyée sur
une réglé générale de la nature pour tous les oiseaux , mais l'observation
nous en a prouvé la vérité pour celte espeee même en particulier,
comme nous l'avons fait voir ailleurs dans la variété que nous avons
décrite, et qui, prête à quitter la livrée de l'enfance, commeneoit à
prendre celle de l'âge mûr.
Au reste, soit qu'il plaise aux naturalistes de confondre l'oiseau de
paradis de cet article avec l'cspere du précédent, soit qu'ils ne veuillent
le considérer que comme une variété de climat, il est nécessaire , je
crois, de le distinguer, puisque la nature semble avoir voulu séparer ces
oiseaux en leur donnant des attributs différents par la taille et les couleurs,
et que ces attributs distinctifs sont constants et permanents, comme
nous l'avons vérifié dans plus de cent cinquante individus des deux
especes que nous avons comparés.
Nous avons déjà observé, d'après le témoignage de Clusius et d'Hotlon
Helbigius, que ces oiseaux n'habitent pas le même pays, et qu'on 11e les
rencontre jamais ensemble ; raison de plus pour croire qu'ils forment
deux especes bien distinctes. Il ne nous reste donc qu'à faire voir leur
différence par la description.
Le petit oiseau de paradis émeraude n'a que dix pouces de longueur,
mesuré de la pointe du bec à l'extrémité de la queue ; sa masse totale
est d'un tiers à peu près moins considérable que celle de l'espece précc