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 L E  COQ  DE  ROCHE,  
 L E  MALE  ADULTE,  L A  FEMELLE,  L E  MOYEN  AGE.  
 (N° 5 I ,  52,  53.)  
 C E bel oiseau de l'Amérique méridionale portant une huppe de la forme  
 de la crête de nos coqs d'Europe, et vivant au milieu des roches ; les colons  
 de la Guyane, et particulièrement ceux  de Cayenne, où il paroît être  
 très commun , lui ont donné le nom de coq de roche, comme chez nous le  
 peuple a donné à la huppe celui très impropre  de coq des bois;  nom que  
 les naturalistes n'ont point adopté ; comme ils auroient dû aussi, je pense,  
 ne pas adopter celui de coq de roche: car il est bien constant que l'oiseau  
 ainsi nommé n'appartient pas au genre gallinacé. Cependant puisqu'elle a  
 prévalu , et que c'est celle sous laquelle il est le plus généralement  connu,  
 nous lui conservons ici cette dénomination : mais quelle que soit l'opinion  
 des naturalistes sur le genre auquel il faudroit le rapporter, nous le plaçons  
 parmi les geais et les rolliers, sinon comme vrai geai ou vrai rollier, au moins  
 comme devant être compris dans leur ordre, et faire partie de leur  tribu;  
 car nous lui trouvons avec eux les plus grands rapports. Cette especc est  
 trop généralement connue et a été trop bien décrite par plusieurs naturalistes  
 pour qu'il soit nécessaire de donner de ses couleurs une description  
 détaillée; et les belles figures que nous en publions suffisent  pour faire  
 connoître parfaitement ses attributs et ses formes, si mal rendus dans tous  
 les portraits  qu'on nous a faits jusqu'ici d'un des plus beaux oiseaux que  
 nous connoissions encore. Il s'en faut cependant de beaucoup que tous  
 les individus  de l'espece qu'on voit dans les collections soient aussi beaux,  
 aussi purs et aussi vivement colorés que celui  qu'on peut voir dans  mon  
 cabinet, et qui a servi de modelé à la figure que nous donnons du mâle  
 adulte du coq de roche. La raison  de cette différence, quoique très naturelle, 
  et qu'elle puisse s'appliquer à toutes sortes  d'oiseaux, n'étant pas  
 assez généralement sentie des naturalistes, j'espere qu'ils ne me sauront  
 pas mauvais gré de la dire avec quelque détail. Le coq  de  roche,  comme  
 en général tous les oiseaux, et notamment ceux qui sont le plus favorisés  
 de la nature, soit par des attributs particuliers ou par des couleurs éclatantes, 
  ne parvient à toute sa beauté qu'au bout de quelques années; de