
H I S T O I RE
OU DE
L ' I N C O M P A R A B L E .
( N° 22. )
CETTE femelle différé tellement de son mâle et par ses attributs et par ses
couleurs, qu'on se refuseroit presque à la reconnoître pour appartenir à
l'espece dont il est ici question. Il ne peut cependant y avoir aucun doute
que l'oiseau que représente notre planc'he 22 ne soit une femelle de notre
pie de paradis. Nous sommes même convaincus que le mâle dans son jeune
âge ressemble absolument à la femelle; car, nous avons vu à la Haye, chez
M. Carbintus, un individu mâle de cette espece entre les deux âges, c'està
dire commençant à prendre la livrée de l'âge fait, et par conséquent
bigarré des couleurs de la femelle et de celles de l'âge adulte ; état qui ne
laisse jamais de doute sur l'identité d'espece de l'une et de l'autre, quoiqu'absolument
différente de plumage dans un âge plus avancé: nous avons
tant de fois prouvé cela par des exemples, clans le cours de nos différents
ouvrages sur les oiseaux, qu'on ne doit plus en être surpris. Cette loi de la
nature est générale «à l'égard des oiseaux, sur-tout pour ceux qu'elle a
le plus favorisés; et il est à remarquer que plus les mâles sont parés, moins
leurs femelles le sont, tandis que parmi les oiseaux simplement vêtus, le
mâle et la femelle se ressemblent ordinairement beaucoup , et même au
point que souvent on ne peut distinguer l'un de l'autre que par l'inspection
des parties sexuelles.
Nous disons que la femelle de l'incomparable différé totalement de son
mâle, en ce qu'elle n'en a pas les attributs, et par ses couleurs qui, sur la
tète, le cou, la poitrine, le manteau, et le croupion, sont d'un brun noir légèrement
violacé ; la queue, qui n'est pas à beaucoup près du volume de celle
du maie, quoiquetagée aussi chez elle, y est d'un noir brun à reflet bleuâtre
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