
conservé loute la pureté de leurs formes et de leurs couleurs; et parmi
tels oiseaux très beaux, très purs , qu'on a placés dam une collection, ,1
en est beaucoup encore qui au bout de plus ou moins d années deviennent
méconnaissables; et le coq de roche est un de ceux dont la dégrada ,on
des couleurs s'opere le plus promptement : on a vu des individus de 1 espèce
plus foncés en couleur que d'autres et n'en devenir pas moins dans
des cabinets très éclairés couleur de feuille morte , et même presque
entièrement d'un blanc roux ou isabelle.
L'opinion le plus généralement adoptée chez les naturalistes sur la
différence des sexes dans l'espece du coq de roche est que le maie est d un
jaune orange, et la femelle d'un brun plus ou moins nue de jaune orange.
Comme je n'ai jamais été dans le cas de disséquer moi-même aucun de
ces oiseaux, je donne aussi sur celles de mes planches qu, les représentent
le brun orange pour la femelle de l'espece. Je dois cependant avouer
que je ne suis pas tout-à-fait de l'avis des naturalistes à cet égard, et que
je pense que la femelle coq de roche devient entièrement couleur d orange
comme le mâle lorsqu'elle atteint l'âge fait, quoiqu'elle n'ait jamais les
couleurs aussi vives que lui, dont elle diffère encore en ce qu c le esl plus
petite. La raison de la restriction que je mets ici à l'opinion des naturalistes,
que j'adopte néanmoins en attendant des renseignement; certains
à l'égard du sexe chez ces oiseaux, c'est que sur trente-un coqs de roche,
bruns, brun orangé, ou tachetés d'orange et de brun, que j ai vus , je n en
ai pas trouvé un seul qui ne m'ait présenté tous les caractères d oiseaux
jeunes encore ; tandis que sur plus de deux cents individus adultes de
l'espece je n'en ai pas vu un seul dont le plumage lut brun. .1 ai remarque
dans ces derniers que les uns étoient plus gros que les autres, et que les
plus gros avoient des huppes plus amples et plus élevees que les P'"s
petits , eu général moins colorés aussi , abstraction faite des différents
degrés de décoloration opérés par les causes que nous avons indiquées
plus haut, et qui sont faciles à reconnoiu-e pour un oeil exercé.
Tout cc que nous avons pu apprendre des moeurs et des habitudes du
coq de roche, c'cst qu'il habite les cavernes profondes et obscures des
rochers qu'il y construit grossièrement son nid avec do petits morceaux
de bois sec; que la femelle pond deux oeufs blancs de la grosseur de ceux
des plus gros pigeons ; que l'espece se nourrit de fruit , qu'elle a l'habitude
de gratter la terre , de battre des ailes , et de se secouer comme les
poules; qu'enfin le cri de ces oiseaux peut être rendu par la syllabe lé,
prononcée d'un ton aigu et traînant ; qu'ils s'apprivoisent très facilement,
et qu'on les trouve en assez grande quantité dans la montagne Luca, pics
d'Ovapoc , et dans celle Conrouage , près de la rivière d'Aprouack. >ous
ajouterons à ces observations qu'on doit à Sonnini, qui les avoit communiquées
à Huffon, qu'autrefois le coq de roche étoit très-rare, mais qu'aujourd'hui
il est très-recberché et déjà assez commun dans nos collections
d'Europe.
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