LE K O L L I E R À V E N T R E RLEU.
( N° 26. )
GE rollier, que caractérise aussi un prolongement des deux plumes les plus
latérales de sa queue , étant le seul connu de sa tribu qui ait le ventre
bleu, nous avons cru devoir le distinguer par-là comme l'endroit le plus
saillant par où l'on puisse le reconnoître d'abord. Cette espece, absolument
nouvelle, habite l'isle de Java, d'où M. Temminck, d'Amsterdam, a reçu
directement l'individu que je possédé, et qu'il a eu la bonté de me donner.
Nous regrettons que le défaut de renseignements sur les moeurs cl les habitudes
de cet oiseau ne nous permette pas d'en faire connoitre l'histoire :
nous nous bornerons donc à donner une bonne figure et une description
détaillée de la belle et rare espece du rollier à ventre bleu, en attendant
que quelque voyageur éclairé veuille bien nous en apprendre davantage.
Ce rollier est à-peu-près de la taille de notre geai, ainsi qu'on le voit par
la figure de grandeur naturelle que nous en publions. 11 a le bec et les
pieds absolument conformés comme ceux du rollier à longs brins d'Afrique,
mais plus forts en raison de sa taille. Les plumes du front se trouvent aussi
ici divisées par la mandibule supérieure en deux parties, qui se portent
jusques au bout des narines, où elles se terminent eu pointe; les narines
n'en étant cependant pas entièrement couvertes, on apperçoit très distinctement
leur ouverture longue et étroite. Quoique, comme l'espece précédente,
le rollier à ventre bleu ait la queue prolongée dans ses plumes latérales,
il y a cependant chez lui ceci de particulier et de fort remarquable
que toutes les plumes intermédiaires de la queue y sont étagées de maniéré
que les deux du milieu sont les plus courtes, et que chacune des autres est
un peu plus longue que celle qui la précédé ; c'est-à-dire que la queue de
ce rollier est entièrement fourchue comme celle de nos hirondelles de
cheminées, si communes en Europe. Les ailes sont aussi plus amples et
plus longues dans l'espece dont nous parlons que dans le rollier à longs
brins. Elle est encore distinguée de ce dernier d'une maniéré particulière,
par la distribution de ses couleurs, car elles lui forment un habit tout différent
du sien, quoiqu'elles soient en même nombre et de même nature dans
les deux especes. Toute la tête, le cou, et la poitrine, sont d'un roux
noisette, nué de verd, d'où résulte une teinte particulière, variant du verd
au roux, et du roux au verd, suivant les incidences de la lumiere. Le
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