
rement et très improprement on nomme la queue, nom qu'on a donné
souvent aussi aux plumes subalaires <le l'oiseau de paradis, quoiqu'il ait
une très belle queue.
Dans le gr and nombre d'individus de cette espeee que nous avons vus
dans les différents cabinets des amateurs, nous avons remarqué que
plusieurs d'entre eux n'avoient point de jaune aux plumes subalaires,
et que ces parties étoient blanches; ce qui a fait croire à quelques naturalistes
que ces individus étoient des femelles; mais nos observations nous
ont prouvé que cette belle couleur jaune s'effaçoit promptement dans nos
cabinets, lorsque ces oiseaux se trouvoient exposés long-temps aux rayons
de la lumiere. J'ai eu moi-même dans ma collection plusieurs de ces
oiseaux qui, dans l'espace de trois ou quatre ans, perdirent cette belle
couleur jaune, et devinrent blancs peu-à-peu; c'est ce que pourront
confirmer beaucoup de curieux qui ont sans doute éprouvé le même inconvénient.
Au reste ces oiseaux ne sont pas les seuls qui perdent, à la
longue, leur brillant coloris. Ainsi tous ces oiseaux de paradis de la
même espeee, que nous voyons avec des plumes subalaires dont le jaune
a disparu, sont des individus décolorés accidentellement, et non des variétés
constantes, encore moins des femelles.
L'individu, dont je donne ici la description, fait partie du superbe cabinet
d'histoire naturelle de M J. Temmirck, ci-devant caissier de la compagnie
des Indes à Amsterdam. Cet amateur est, jusqu'à ce moment, le seul peutêtre
qui puisse se flatter d'avoir un oiseau de cette espeee dans son état
parfait, par conséquent bien différent de tous ceux que l'on voit dans les
autres collections , comme on peut facilement s'en convaincre par l'inspection
de la figure que nous en publions , et qui a été faite d'après
nature. (l)
( i ) M. Temmircl reçut cet oiseau dans une caisse qui renfermoit vingt autres individus de la même
espeee; mais celui-ci étoit le seul qui se trouvât dans un état parfait, les os de la tète, des cuisses et
des ailes lui ayant été conserves, et la peau bourree et recousue ; preuve évidente qu'il avoit été préparé
par quelqu'un de très au fait des dépouillements. Cette caisse contcnoit en outre plusieurs oiseaux de
paradis, de l'espece du calibé, et autres ; ainsi que quelques perruches lory-papoux , espeee que Seba
a décrite pour un oiseau de paradis. J'ai trouvé encore, et avec la plus vive satisfaction, dans le même
envoi plusieurs individus femelles , notamment celle de l'oiseau de paradiï émeraude, dont on voit
la figure dans le n° a de mes planches, et que nous allons décrire.