brun de l'Amérique méridionale, tel que nous le eonnoissons, tel que
nous l'avons vu et examiné à loisir dans plusieurs cabinets. Nous ne parlerons
pas de ses dimensions, la figure que nous en donnons le représentant
de grandeur naturelle; sa tète, forte et abondamment fournie de
longues plumes soyeuses qui lui forment une espece de huppe hérissée,
assez semblable à celle de notre geai d'Europe , est d'un brun terreux clair
qui se répand sur le derriere du cou, le manteau, le dos, et les pennes
intermédiaires de la queue; la gorge est blanchâtre, mais ce blanc se
charge d'un gris roussâtre sur les joues, et à mesure qu'il descend sur la
poitrine il finit par être tout-à-fait roux sur les flancs et sur les couvertures
du dessous de la queue; le croupion et les pennes latérales de la
queue sont aussi roux; les petites couvertures du poignet des ailes sont
gris-brun , les moyennes et les grandes rousses ; les pennes alaires sont en
général d'un brun-noir etportent une bordure rousse qui file sur les bords
extérieurs de leurs barbes vers leur naissance; le bec, les pieds et les
ongles sont bruns. J'ai vu cinq individus de l'espece du geai brun-roux,
dont un chez M. Holthuysem, à Amsterdam , le mieux conservé de tous,
celui aussi que j'ai fait servir à la figure que j'en donne ; le second fait partie
du cabinet de M. Raye de Breuckelerwaert, inème ville; M. Boers, bailli
d'FIasserswoude, prèsLeyde, en possédé un autre; I'abé Aubry enfin et
Mauduit en avoient chacun un dans leurs beaux cabinets à Paris. Nous
ne eonnoissons pas par nous-mêmes les moeurs de cet oiseau ; mais Pennant,
qui paroit l'avoir observé dans son pays natal, rapporte qu'il n'habite
pas seulement le Canada , mais qu'il l'a trouvé encore à la baie d'Hudson
, à Terre-Neuve, et même sur d'autres parties de la côte occidentale
du nord de l'Amérique; cet auteur ajoute que l'espece habite les forêts,
et que pendant l'hiver elle approche des habitations , où elle se fait détester
par ses vole ri es et les dégâts qu'elle y fait; car, comme notre geai d'Europe,
celui-ci fait des provisions d'hiver; à défaut de grains il se nourrit
d'algues, de vermisseaux et de chair : il fait son nid sur les pins, et ses
oeufs sont de couleur bleue.
Si nous terminons ici l'histoire des geais sans parler des especes que les
naturalistes ont rapportées à ce genre, c'est que nous ne les avons jamais
vues en nature , et qu'il sera facile au lecteur de suppléer à notre réserve
en consultant la nouvelle édition de Buffon par Sonnini, où il trouvera
rassemblées, d'après les différents auteurs qui en ont parlé les premiers,
toutes ces especes, sur lesquelles nous ne pouvons établir notre opinion :
nous ferons seulement observer que l'espece donnée par Sonnini sous
le nom de rollier geai est un double emploi du cuit ou rollier de Mindanao
de Buffon , qui est notre cuit ou rollier varié : il suffira pour s'en convaincre
de voir qu'à l'article du cuit ou rollier de Maindanao de Buffon,
même dans la nouvelle édition par Sonnini, on renvoie à la planche 3aG
d'Edwards , oii ce dernier donne le cuit en effet sous le nom de geai bleu