1 ; ii L E COQ D E HOCHE DU PÉROU.
(N° 54.)
BUFFON est le premier qui ait parlé du coq de roche du Pérou ; il l'a
décrit d'après un individu envoyé de Madrid pour être préparé à Paris;
et c'est d'après ce même individu que Mauduit a donné dans l'Encyclopédie
méthodique une description de l'espece plus détaillée que celle de
Buffon. J'avois vu ce même oiseau avant qu'il ne fût prépare, et je l'ai vu
depuis encore à Madrid, dans le cabinet du roi d'Espagne, où M. Davila,
qui en étoitalors directeur, me permit de le dessiner et de le décrire: ma
description s'est trouvée, à quelques détails près , conforme à celle de
Mauduit. Buffon 11e regarde cet oiseau que comme une variété du coq
de roche de la Guyane, que nous avons décrit précédemment; et en cela
je ne suis pas entièrement d'accord avec lui, parce que ces deux oiseaux
ont des caractères très-différents l'un de l'autre, et qu'alors ils pourraient
bien former deux cspeces ; mais pour s'en assurer plus positivement
il faudroit que nous connussions celui-ci comme nous connoissons
celui de la Guyane; il faudroit de plus avoir des individus des deux
sexes et de tous les âges du coq de roche du Pérou; ce dont nous sommes
encore loin, puisque celui dont il est ici question paroît être le seul que
nous ayons encore en Europe. Il y auroit donc de la légéreté à vouloir
confondre ces deux oiseaux dans une même espcce, lors sur-tout qus
tout nous porteroit plutôt à les séparer; car le coq de rnehe du Pérou a
la queue non seulement pins longue que eelle du coq de roche de la
Guyane; mais cette partie est légèrement étagée chez lui dans ses deux
pennes les plus latérales, tandis que toutes les pennes de la queue de
l'autre sont égales entre elles. De plus les couvertures du dessus de la
queue du coq de roche de la Guyane sont coupées carrément et plus
larges au bout ; caractere que n'a pas celui du Pérou : la huppe chez ce
dernier n'avance pas autant vers le bout du bec que chez, l'autre, qui,
ainsi qu'on peut le voir sur nos planches, en a cette partie presque entièrement
couverte. Les plumes de la huppe de ces deux coqs de roche sont
aussi différentes dans l'un de ce qu'elles sont dans l'autre, plus souples et
mieux fournies de barbes dans celui du Pérou que dans celui de la
Guyane. Non seulement enfin la premiere grande penne de l'aile se termine
en une pointe déliée chez le coq de roche de la Guyane, mais elle y