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DES OISEAUX DE PARADIS.
LA PIE DE PARADIS ou L'INCOMPARABLE, MALE.
(N° 20 et 2 1 .)
EN surnommant incomparable cette belle pie que la nature s'est plu à
orner de la inaniere la plus distinguée, nous ne faisons que remplir un engagement
que nous avons contracté à cet égard avec M. Gevers-Arntz de
Rotterda m, chez qui se trouve déposé l'individu parfait que nous faisons
servir à la description et à la figure que nous en publions ici. M. Gevers-
Arntz est, je crois, le premier en Europe qui l'ait eue en sa possession ; car
il y a plus de vingt-cinq ans qu'elle embellit son cabinet sous le nom d'mcomparable,
qu'il lui avoit donné, et que nous avons promis de lui conserver:
nous le surnommons encore pie de paradis, pour rappeler ainsi et tout à la fois
le genre et la parure de cette magnifique espece, chez laquelle, de chaque
côté de la tête au-dessus des yeux, s'élevent en diadème rayonnant deux
touffes de plumes arrondies, et qui, épanouies, y présentent chacune absolument
la forme de la valve bombée d'une coquille pétoncle, dont la concavité
seroit tournée en dehors, et la charniere placée directement sur la
partie élevée de la tête où se termine la cavité de l'oeil; de sorte que ces
deux touffes couronnent les yeux de l'oiseau, qui sans doute a la faculté de
les resserrer ou reployer à volonté : elles doivent alors prendre une forme
qu'il est trop facile de se représenter pour que nous ayons cru nécessaire
de figurer notre pie dans cet état, d'autant plus qu'en en donnant déjà deux
figures, dont l'une la présente de face, et l'autre en sens contraire, c'eût été
grossir assez inutilement les dépenses énormes qu'occasionne cet ouvrage
et que couvrent à peine les souscriptions, quoique remplies en grande partie.
Outre ce bel ornement de tête la nature a pourvu à cet oiseau d'une queue
volumineuse, composée de longues et fort larges pennes, qui lui donnent
un air vraiment imposant : enfin la richesse de tout son plumage, sur
lequel brillent les couleurs les plus rares, justifie le surnom d'incomparable
que l'amitié et la reconnoissance nous ont fait 1111 devoir de lui conserver,
et qu'il mérite à tous égards, comme on le verra par les deux figures de grandeur
naturelle que nous en publions, et dans les dessins desquelles le ci-
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