L E MOMOT D O M B É,
ou
L E MOMOT À. T Ê T E R O U S S E.
( N° 3G. )
LES naturalistes anciens ont fait mention de deux especes de momots,
dont l'une est celle qui a fait le sujet de l'article précédent : quant a là
seconde, à laquelle ils ont donné la taille de notre étourneau, il n'y a
pas d'apparence qu'on doive lui rapporter le momot dont il est ici question
; on le doit d'autant moins que la description de cette seconde espece
des anciens, rapportée par Brisson sous le litre de momot varié, est si
imparfaite, qu'il sera toujours difficile de la bien reconnoitre. Cependant
Buffon ne manque pas de la confondre cette espece avec le momot ou
lioutou de notre n" ; et, pour justifier son erreur, ce naturaliste dit
que les couleurs en général du houtou varient suivant l'âge ou le sexe,
et qu'on en voit de plus tachetés les uns que les autres ; or je pense que
le mot tacheté ne peut guere s'appliquer aux couleurs régulières du momot,
car cette belle couronne du dessus de sa tête, qui le caractérise si bien,
n'y forme pas de taches, et celle de la poitrine est unique.
Quoi qu'il en soit de cette seconde cspece de momot des anciens, dont
tous les nomenclateurs ont parlé, et qu'aucun d'eux n'avoil vue, en voici
une bien caractérisée, et différente de la premiere en ce qu'elle a tout
le dessus de la tète roux, et qu'elle n'a point de partie ébarbée à la queue,
ni d'épi noir sur la poitrine. Tout est d'ailleurs semblable pour les couleurs
dans ces deux especes, si ce n'est que le verd du dos et des ailes,
et le bleu des pennes intermédiaires de la queue et des premières pennes
des ailes, sont plus purs chez le momot dombé que chcz l'autre.
La taille de ces deux oiseaux est aussi à-peu-près la même; il y a cette
différence entre leur queue, que les quatre pennes intermédiaires de celle
du momot de cet article sont d'égale longueur. Nous devons cette seconde
espece à Dombé, naturalisté zélé, plein de connoissances, et d'une mo