
étroite : la tète est grosse et largement emplumée, sans présenter cependant
l'apparence d'une liuppe; les tarses sont courts, recouverts d'écaillés,
et les pieds offrent tous les caractères de ceux des autres rolliers; la queue
est à-peu-prés de la longueur du corps, non compris le cou, et elle est un
peu fourchue ; les ailes ployées s'étendent jusqu'aux trois quarts de la
longueur de celle-ci. Quant aux couleurs, le dessus de la tête et le derriere
du cou sont d'un roux violacé, formant une nuance particulière qui joue
du roux pur au violet, et du violet au roux, suivant les incidences de
la lumiere; le dos et les plumes scapulaires, fort longues, sont, ainsi que
toutes les couvertures du poignet des ailes, d'un roux approchant de celui
de l'acajou poli; les grandes couvertures et toutes les pennes des ailes sont
d'un beau bleu-violet; les joues, la gorge, le devant et les côtés du cou,
la poitrine, les lianes, les plumes des jambes, sont d'un beau violet pourpré;
et le bas-ventre, les couvertures du dessus et du dessous de la queue
d'un verd aigue-marine: cette derniere, à l'exception de ses deux pennes
intermédiaires, qui sont d'un verd brun olivacé, et d'une bande bleue
qu'elle porte à son extrémité, est entièrement du même verd aigue-marine
que ses couvertures: :'i l'égard de cette bande bleue, nous remarquerons
seulement qu'elle est plus large au milieu de la queue que sur ses bords :
le bec est d'un jaune citron, et les pieds sont d'un brun rougeâtre.
Nous avons vu dans différents cabinets plusieurs individus du grand
rolle violet qui tous se rapportaient exactement à la description que nous
venons de faire de celui dont on trouve la figure de grandeur naturelle
en tète de cet article, et qui fait partie du cabinet de M. Dufrêue à Paris.
Cependant un de ces individus, que j'ai observé chez M. Raye de Breukelerwaert
à Amsterdam, avoit l'extrémité des pennes de la queue d'un bleu
pâle mêlé d'une forte teinte roussàtre; les pennes de ses ailes étaient aussi
bordées de roux ;i leurs pointes, et leurs grandes couvertures de même,
ainsi que les scapulaires. Cet individu m'a offert tous les caractères d'un
oiseau qui passe du jeune âge à l'âge fait.
Nous sommes fâchés que la pénurie des renseignements sur la belle
espece du grand rolle nous laisse dans l'impossibilité d'en compléter l'histoire
en faisant eonnoitre les différences qui se trouvent entre les sexes :
nous observerons seulement que, d'après toutes les lois de la nature, il est
probable que la femelle a beaucoup de rapport avec l'individu dont nous
avons parlé plus liant, et qui, j'en suis sûr, n'est qu'un jeune mâle passant
de l'état de l'enfance à celui de l'âge mûr.
Latham, qui a décrit cette espece sous le nom ù'A/rican rol/er, l'a tellement
rendu méconuoissable par sa description, que Dandin et Sonnini
ne l'ayant pas reconnu pour être le même oiseau que leur rollier de Madagascar,
en ont fait une espece différente; le premier sous le nom de
rollier d'Afrique, et le second sous celui de rollier rouge, pareequ'en effet
Latham a désigné le roux du dessus du corps de cet oiseau comme étant