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L E G R A N D O I S E A U D E P A R A D I S É M E R A U D E ,
F E M E L L E .
(N° 2.)
CELLES-CI sont très différentes cles mâles, la nature ne les ayant point
gratifiées des mêmes attributs : plus simples dans leur -vêtement, elles
sont dépourvues de plumes subalaires, et ne portent les mêmes couleurs
que sur les ailes, le dos, et la queue qui se trouve mcme dégagée des
deux longs filets qui distinguent et peut-être embarrassent souvent les
mâles dans l'action du vol. Le derriere de la tête et du cou sont d'un
brun nuancé d'une teinte jaunâtre; le front est d'un brun plus décidé,
ainsi que la gorge , tandis que tout le dessous du corps est d'un beau
blanc: le bcc et les pieds sont semblables dans les deux sexes. Cet individu
fait partie de ma collection.
J'ai vu un jeune mâle de la même espece chez M. Boers, à Amsterdam,
et dont la livrée tenoit également de celui de la femelle : ses plumes
subalaires commençoient seulement à pousser à travers les plumes
blanches du dessous du corps, qui elles-mêmes étoient mêlées en grande
partie de plumes brunes ; la gorge portoit aussi déjà quelques plumes
vertes, ce qui m'a convaincu qu'il eu étoit de ces oiseaux comme de tous
les autres en général, c'est-à-dire, que les mâles ne prennent leurs couleurs
et leurs attributs qu'à un certain âge, et que pendant leur jeunesse
ils ressemblent absolument aux femelles: cela a lieu au reste chez tous
les oiseaux généralement de tous les climats et de toutes les espcces.
Le grand oiseau de paradis émeraude se trouve à la Nouvelle-Guinée,
assure-t-on, mais bien plus communément encore dans la partie de l'Inde
où croissent les épiceries, et particulièrement à l'isle d'Àrou, d'où les
vaisseaux hollandois en rapportent en si grand nombre, que j'en ai souvent
vu arriver à Amsterdam des caisses pleines ; de sorte qu'ils sont
aujourd'hui très communs dans les cabinets d'histoire naturelle. Les
femelles n'étant pas aussi belles que les mâles, elles sont probablement rebutées
par les voyageurs, qui, n'espérant pas les vendre aussi chèrement,
ne se soucient pas de s'en charger, ce qui les rend très rares; du moins,
jusqu'à ce moment, je n'en ai vu que trois qui furent adressées, comme
je l'ai dit, à M. Temmirck, qui a eu la bouté de m'en donner une.
Tout ce qu'il est possible d'extraire de plus positif sur ces oiseaux,