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DES GEAIS. 37
L E GRAND JASEUR.
( N° 49- )
Et. jetant un coup-d'oeil de comparaison entre notre geai d'Europe et l'espèce
du grand jaseur dont nous faisons le sujet de cet article, et qui
habite aussi I Europe, on ne peut qu'être surpris qu'aucun des naturalistes
qui on. parlé de ce dernier ne l'ait réuni au genre du geai, plutôt que
d en avoir, comme Brissou, lait une grive, ou comme Linnéc une
pic-gricche, etc. Les Anglois seuls paraissent avoir saisi les rapports frappants
qua cet oiseau avec notre geai, puisqu'entre beaucoup d'autres
noms ils lui ont donné celui de geai de Bohême, Bohemian gay : en effet
ces deux oiseaux se ressemblent parfaitement par tous les caractères extérieurs,
ou ce que nous nommons physionomie; seulement chez celui-ci
les traits de cette physionomie sont dans un plus petit module; le grand
jaseur enfin est suivant nous, et d'après tous ses attributs, un très petit
geai, un geai en miniature: on ne sauroit donc sans se refuser à l'évidence
s'empêcher de le placer au moins immédiatement à la suite des
geais, si l'on ne veut absolument pas le comprendre dans leur genre; ce
que nous n'hésitons pas à faire, nous : il est même à observer que le grand
jaseur s éloigné moins des geais proprement dits et des rolliers que les
especes de geais d' Amérique; car celles-ci ont le bce plus plat, les tarses
plus hauts, la queue plus longue et plus étagéc que les geais et les rolliers,
tandis que le jaseur et notre geai d'Europe ont ces parties absolument
semblables, ainsi qu'il sera facile au lecteur de s'en convaincre par
la simple comparaison des figures fort exactes et de grandeur naturelle
que nous donnons de ces oiseaux : mais si après les formes matérielles
nous considérons le port, l'attitude, les divers mouvements du grand jaseur
, c'est alors sur-tout qu'on est frappé de l'analogie qu'il y a entre lui
et notre geai jusque dans l'espeee de cri de surprise qu'il exprime de la
gorge, et en ouvrant beaucoup le bec en même temps qu'il releve sa belle
huppe, plus grande encore que celle que forme ce dernier en redressant
les plumes de sa tête.
Ainsi l'espeee du grand jaseur est très bien caractérisée, d'abord par
une grande huppe, et ensuite par les appendices rouges qui terminent
plusieurs des pennes moyennes de ses ailes, et qui sont formées par le
prolongement de la côte de chacune d'elles au-delà des barbes , laquelle