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 le ienégaj doit avoir beaucoup d'analogie avec les Moluques ; de sorte nue  
 si la chaleur opérait le changement dont nous parlons , les individus vivant  
 au Sénégal devraient plutôt ressembler à ceux de la même espece vivant  
 aux  Moluques, qu'à ceux qui se trouvent vers la pointe sud de  l'Afrique:  
 mais, je le répété  encore, c'est par préjugé qu'on attribue à l'ardeur du  
 soled la beauté des couleurs chez les oiseaux, et nous renvoyons le lecteur  
 aux nombreux endroits où nous en avons donné les preuves, pour ne pas  
 reproduire ici ce que nous avons dit ailleurs. Je crois enfin que si on  pouvoit  
 transporter en Europe et y acclimater les colibris, les  cotingas, les  
 tangaras, les sucriers, ou tous autres oiseaux brillants de couleurs; je crois,  
 dis-je , qu'ils resteraient tout aussi beaux chez nous que dans leurs propres  
 pays. Il est encore très vrai que les genres d'oiseaux riches de couleurs que  
 nous avons en  Europe, et qui se trouvent aussi dans les pays  chauds, ne  
 sont pas moins beaux en Europe que dans ces autres  pays: notre mar'tinpècheur, 
  par exemple, le seul martin-pêcheur que nous  ayons, est tout  
 aussi vivement coloré qu'aucun des martin-pccheurs des pays chauds; cet  
 oiseau se plait même dans les pays glacés. Nous n'avons aussi en Europe  
 qu'un rallier et qu'un  geai; mais certes, à moins de n'être bien prévenu, il  
 est impossible de ne pas  convenir qu'ils ne cedent pas en beauté aux  
 espcces du même genre des climats brûlants. Un autre vieux préjugé, que  
 l'expérience détruit enfin chaque jour, étoit que les pays chauds n'avoient  
 point d'oiseaux  chanteurs; or nous avons  prouvé, et d'autres l'avoient fait  
 avant nous , que les oiseaux  d'Afrique et d'Amérique qui appartenoient aux  
 genres de nos oiseaux  chanteurs, y chantaient tout aussi bien que leurs  
 congénères en Europe. Mais sur quoi les préjugés n'ont-ils pas étendu leur  
 empire chez les peuples civilisés, et à  combien d'erreurs n'ont-ils pas  
 donné lieu !  
 Le rallier varié mâle est à-peu-près de la taille de notre geai; il a, comme  
 ce dernier, la tète très grosse et toutes les formes du corps absolument les  
 mêmes  que lui, tandis que son  bec a précisément celles des deux especes  
 de rolliers que nous avons précédemment décrites. Le dessus de sa tête est  
 couvert d'une calotte d'un verd terne , qui seclaircissant sur la partie voisine  
 des yeux, lui forme deux especes de sourcils verd aigue-marine: les plumes  
 du Iront qui se portent sur les narines, sont d'un roux clair, ainsi que  
 celles du dessous du bec: les joues et tout le devant du cou sont d'un violet  
 clair; mais toutes les plumes de ces parties ont un trait blanc  roussàtrc,  
 longitudinal dans leur  milieu, et tirant toujours plus au roux à mesure  
 qu'elles descendent vers la poitrine ; de sorte que ces plumas offrent une  
 agréable  marqueterie: le bas de la poitrine jusqu'au milieu du sternum  
 est d'un roux violâtre : le  bas-ventre, les plumes des jambes, la partie  
 abdominale, et les couvertures de la queue, ainsi que toutes celles du revers  
 des ailes, sont d'un verd aigue-marine, ou verd-de-gris ; couleur que je vois