
 
        
         
		V A R I É T É  D U  M A N U C O D E .  
 ( N°  8. )  
 Noos  ne  eonnoissons  dans  l'espece  du  manucode  qu'une  seule  variété,  
 dont  même  nous  n'avons  vu  qu'un seul  individu  (eelui  dont il est  ici  
 question),  qui,  par  tous ses  caractères  de  jeunesse,  nous .a paru  être  un  
 oiseau  encore  dans  le  premier  âge ;  mais  que  tontes  les  formes  des  différentes  
 parties  du  corps  qui  constituent  l'espece,  que  cette  physionomie  
 que  l'habitude  rend  familiere,  et  qui  fait  saisir  au  premier  coup-d'oeil  les  
 rapports  qui se  trouvent  entre  des  oiseaux  d'une  même  espece,  quoique  
 par  fois  différents  les  uns  des  autres  par  les  couleurs,  que  tout,  en  un  
 mot  nous  autorise à  prendre  pour  un  manucode  varié  par  l'âge,  ou  
 peut'-être  même  par  le  sexe;  car si  cet  individu est  en  effet un  jeune  
 oiseau  comme  j'en  suis  très  persuadé , il n'y a  pas  de  doute  que la  femelle  
 ne  lui  ressemble à  beaucoup  d'égards ,  puisque  tous  les  jeunes  
 oiseaux  en  général, même  les  mâles,  dans  cet état  ressemblent, à peu  de  
 chose  près,  aux  femelles  adultes;  ce  que  nous  avons  observé  tant  de  fois  
 et  sur  un si  grand  nombre  d'especes,  que  cette  ressemblance  nous  paroit  
 être  dans  les  lois  générales  de la  nature,  qui  n'admet  que  peu  ou  même  
 point  d'exceptions ;  du  moins  n'en  avons-nous  encore  trouvé  aucune.  
 Le  lecteur, au  reste,  saisira  facilement  lui-même  tous  les  rapports  qui  
 se  trouvent  entre  l'oiseau  de  cet  article et  celui  du  précédent,  en  en  consultant  
 les portraits,  puisqu'ils  lui présenteront  même  forme  de bec,  même  
 coupe  d'ailes  et de queue,  pieds  semblables,  hase  de  bec  garnie des  mêmes  
 plumes,  même  plastron,  même  touffe  enfin  de  plumes  de  parure  sur les  
 côtés  de la  poitrine :  mais il  n'en  sera  pas  tout-à-fait  ainsi des  couleurs.  
 Dans  notre  variété  le  bec est  brunâtre ;  les  plumes  de la  base  du  bec,  
 celles  du  front et  du  dessus  de  la tête ,  sont  d'un  jaune  foiblement  roussi:  
 ce jaune est un  peu  plus  foncé  sur  l'occiput,  et se  fonce  toujours  davantage  
 sur  le  derrierc  du  eou  et  tout  le  dessus  du  corps ,  mais  pour se  
 changer  ensuite  en  un  bruni  jaune  d'or  qui,  après s'être  répandu  également  
 sur les  scapulaires ,  les  couvertures  supérieures  des  ailes, les  bordures  
 extérieures  de  leurs  pennes  et  de  celles  de  la  queue, se  ternit  un  
 peu sur  le  croupion  et  les  couvertures  du  dessus  de  celle-ci. (Je que  nous  
 avons  ici  de  plus  particulier  encore,  c'est  qu'en  regardant  l'oiseau  de  la  
 tête à  la  queue  cette  couleur  d'or  très  luisante  paroit  pure, et  qu'en  le