
L E M A N U C O D E.
( N° 7 .)
Si l'on vouloit n'avoir égard qu'aux caractères que les méthodistes ont
donnés en général à tous les oiseaux qu'ils ont nommés oiseaux de
paradis, non seulement celui de cet article, mais aucun de ceux dont
il nous reste à parler ne pourroit être considéré comme tel , attendu
qu'ils différent tous par des caractères essentiels des trois premiers que
nous avons décrits, et même tellement entre eux qu'on peut hardiment
leur assigner à chacun un genre particulier ; car ils n'ont les uns avec
les autres d'autre analogie que celle d'être tous également et extraordinairement
parés , et pourvus de cette surabondance de plumes que la
nature semble s'être plue à prodiguer en faveur de quelques especes dans
plusieurs genres d'oiseaux. Il eût été plus naturel, ce me semble, que les
naturalistes à arrangements systématiques eussent compris dans un ordre
tous les oiseaux à plumes de parade, c'est-à-dire toutes les especes que
la nature a pourvues de plumes surabondantes, et auxquelles elle a donné
la faculté de les étaler pour s'en faire un ornement ; il leur eût suffi d'admettre
pour caractères essentiels la surabondance des plumes, et la faculté
de s'en parer en les étalant d'une maniéré quelconque. Dans cet ordre
seroit alors entré le paon, qui, de tous les oiseaux extraordinairement
parés, est sans contredit le plus magnifique ; y seroienl encore entrés,
dans le genre des faisans, le tricolor de la Chine, qui étale sa fraise autour
de sa tête; dans le genre des hérons, la grande et la petite aigrettes, qui
forment, comme le paon avec ses plumes dorsales, une roue avcc les
longs filets de leur dos ; dans le genre des courlis, cette belle espece africaine
dont tout le dos est couvert de très longues plumes effilées, d'un
bleu bronzé, et qu'elle releve aussi ; dans le genre des canards, la sarcelle
de la Chine, qui porte deux plumes en éventail sur le dos; enfin, dans
le genre même des plus petits oiseaux, l'oiseau-mouche, dit le huppe-col,
dont les plumes longues et étroites des deux côtés de la tête représentent
si bien la parure par où se distingue l'especc d'oiseau de paradis surnommée
le sifilet, et qui elle-même n'est qu'un geai paré d'une maniéré
particulière, comme l'oiseau de paradis dit le superbe n'est qu'un troupiale,
l'oiseau de paradis noir qu'une pie, et l'oiseau de paradis orange
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