
L E GEAI NOIR À C O L L I E R B L A N C,
ou
L E G E A I LONCUP.
( H* 4 2 - )
Si cette espece étrangère de geai n'est caractérisée par rien de très brillant
dans les couleurs, elle l'est du moins par une huppe dont deux des plumes,
très longues, et semblables à des pennes par leur forme, selevent perpendiculairement
sur le derriere de la tête , et forment à l'oiseau un panache
très distingué. Ce geai a la queue ample et étagée dans ses quatre pennes
les plus latérales de chaque côté, et ses ailes atteignent ployées le tiers
de la longueur de celle-ci ; son bec et ses pieds, conformés comme le
sont ceux de notre geai européen, ne permettent pas de le séparer du
genre de ce dernier : au surplus, à l'exception d'un large collier blanc
qu'il porte sur la nuque, et qui ne passe pas les côtés du cou, tout le
plumage de cet oiseau est entièrement noir, ainsi que son bec ; ses pieds
sont noirs-bruns. Nous ne connoissons pas la couleur de ses yeux , et
nous n'avons rien à dire de ses moeurs.
Le seul individu que nous ayons vu de cette espece étant figuré dans
nos planches de grandeur naturelle, nous croyons pouvoir nous dispenser
d'en donner les dimensions : nous ajouterons seulement qu'il est plus que
probable que l'oiseau n'a pas toujours les longues plumes de sa huppe
relevées, ainsi que nous l'avons dit, et qu'il a la faculté, comme tous les
oiseaux huppés , de les coucher ; car autrement elles deviendraient fort
gênantes pour lui dans l'action du vol. Au reste nous ne prétendons ici
que signaler l'espece ; car nous pensons que pour la bien faire connoitre
il faudrait avoir vu et comparé ensemble un certain nombre de ses individus.
Cet oiseau est un de ceux que nous recommandons aux observations
de quelque voyageur, comme remarquable par la singularité de la
conformation de sa huppe, dont on trouverait peu d'exemples dans la
nature. Ce geai, absolument nouveau, habite l'isle de Java, d'où il a été
envoyé à M. Temminck , qui le conserve dans son beau cabinet à Amsterdam,
où je l'ai décrit et dessiné.