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 ( N °  4 4 .)  
 COMME  ce geai  paraît au  premier  abord avoir  de  grands rapports avec  
 le geai bleu de la Caroline,  je  ne serois pas surpris  qu'on  le  considérât  
 comme n'en étant qu'une variété : mais  pour cela il faudrait supposer  que  
 les geais  bleus  d'Amérique eussent  pu passer  de là dans les isles de la  
 iner  du  Sud,  d'où  l'espece  de  cet  article a été  apportée, à  ce  que  m'a  
 assuré  M.  Gevcrs-Arnts , de  Rotterdam, qui la  conserve dans  son  beau  
 cabinet ; il  faudrait  supposer de  plus  que la  différence  du  climat eut pu  
 changer leurs caractères au point  où ils le seraient.  Cependant  j'ai  comparé  
 avec  soin l'oiseau  dont il est  ici  question avec le geai  bleu de la  
 Caroline, et je ne doute pas, d'après les différences qui existent entre l'un  
 et I autre, et que j'établis pl us bas, que ces deux  oiseaux ne forment  deux  
 especes  distinctes.  
 Dans le geai  bleu les plus  longues  plumes de la huppe  sont sur le  derriere  
 de la  tête;  ici, au  contraire, elles  sont sur le devant et s'étendent  
 jusqu'à  l'occiput;  ce qui  forme  deux caractères de huppe  fort  différents:  
 toutes les  pennes  de la  queue  sont aussi  beaucoup plus étagées  chez  ce  
 dernier  que  chez l'autre.  Le geai  bleu se distingue  encore  du geai  bleu  
 verdin  par les  grandes taches  blanches qu'il  porte sur la  queue et sur  
 les  ailes.  Les  descriptions au  reste, et  sur-tout les figures exactes et  de  
 grandeur naturelle  que  nous publions de  l'un et de  l'autre, les feront distinguer  
 au  mieux par tous  ceux  qui  prendront la  peine  de les  comparer  
 ensemble.  
 La  couleur  générale de la  tête,  du  cou, et de la poitrine  du geai bleu  
 verdin est  une  sorte  de  mélange  où le bleu et le  verd,  fondus dans un  
 brun  clair-terne, produisent un ton particulier qui joue  tour-à-tour entre  
 ces trois teintes suivant les  incidences  de la  lumiere:  seulement sur le  
 croupion et sur le ventre le verd  domine, et sur les ailes et la queue le  
 bleu se prononce  davantage;  ces  dernieres parties  sont rayées  transversalement  
 par des  bandes  noires,  moins nettes et plus espacées cependant,  
 que  chez  le geai  bleu; car ces rayures se trouvent dans les deux  oiseaux:  
 c'est aussi par là qu'ils  ont le plus de  rapport entre eux ; et ce qu'il y a de  
 particulier  encore à l'égard de  ces rayures c'est que les plumes  bleues de  
 notre geai  d'Europe portent aussi les mêmes rayures noires transversales.  
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