
Le dessus de la tète, tout le derrière, et les côtés du cou, sont d'un
jaune de paille ; mais les plumes de ces parties n'offrent cette couleur
que dans la portion qui se voit lorsqu'elles sont appliquées les unes sur
les autres, leur intérieur étant brun : celles de la gorge et du front sont
également brunes en-dessous. Voyez les figures G et H de la planche 3,
où nous donnons une des plus grandes plumes de chacune de ces parties.
Sur le bas du cou et sur la poitrine, la couleur est d'un brun sombre
nuancé d'une riche teinte violàtre qui, dans l'ombre, lui donne un
aspect noir. Tout le reste du plumage est d'un brun de chataigne uniforme,
plus clair sur le ventre que sur le dos : l'aile est composée de
vingt pennes dont la couleur est la même, ainsi que celle de toutes ses couvertures
supérieures et inférieures ; elle est longue, et elle atteint dans
son état de repos presque l'extrémité de la queue, dont la dimension est
d'un peu plus de cinq pouces, et le nombre des plumes de douze eu
y comprenant ses deux iilets, qui ont ordinairement vingt-huit à trentedeux
pouces de longueur, lorsqu'ils ont acquis tout le développement
dont ils sont susceptibles. Ces filets sont bruns aussi, et n'ont de barbes
qu'à leur naissance et dans un petit espace de la partie où ils touchent
à la vraie queue : dans toute celle où ils la dépassent, ils sont absolument
nuds, ronds, et de la forme d'un gros crin de la queue d'un éléphant.
Dans quelques individus, les filets ont à leurs pointes une petite palette
de barbes comme celle que l'on voit dans notre planche n° 3, fig. C;
mais j'ai observé que ceci n'avoit lieu que clans ceux qui n'ayant point
encore acquis toute leur dimension, ou dont l'individu étant encore dans
la mue, ne les avoient point perdues parle frottement qu'elles éprouvent
contre les branches d'arbres , à travers lesquelles ces filets passent et
repassent continuellement dans les divers mouvements de l'oiseau. Seba,
et beaucoup de naturalistes qui l'ont copié, nous mil assuré rependant
que ces palettes étoient le caractère distinctif des mâles, ce qui est une
erreur. Quant à moi, je regarde ces palettes connue un caractere de
perçoive point d'or. Si on mouille cotte plume seulement avec (le l'eau limpide , elle se dorera dans
l'instant même; mais, en séchant, l'or disparoitra. Si on fait dissoudre un sel quelconque dans cette
eau, la pluine restera toujours légèrement dorée; et si on l'expose au-dessus de quelque odeur forte,
comme celle du camphre, de l'esprit de thérebentine , et de tous les alkalis, elle deviendra d'un or
rouge, et conservera sa couleur: niais, en l'exposant au-dessus d'un acide, elle se dorera bien davantage.
La fumée du soufre produit le même effet, et l'or ne s'efface jamais. Les oiseaux réellement dores
reçoivent par ces différents procédés un éclat bien plus brillant encore, mais d'un or rougeatre. Cest
ce qui fait que tous les oiseaux mouches, la plupart dis colibris et des sucriers, se trouvent souvent
très dorés dans les cabinets, quoique la plus grande partie d'entre eux ne soient dans leur état de
nature que d'un beau vert plus ou moins brillant. L'oiseau mouche émeraude, par exemple, sur lequel
ne brille pas un atome d'or dans son état parfait, devient ordinairement aussi doré que le jacamar, si
011 lui fait subir une de ces opérations. Il en est de même de tous les oiseaux à plumes lustrées, et
qui, étant imprégnés des différentes drogues avec lesquelles ils sont préparés pour nos collections ,
finissent par se dénaturer plus ou moins: de l à , la diversité qui se trouve dans les descriptions qu'eu
ont faites les naturalistes. Les insectes verts ou dorés éprouvent les mêmes altérations par les meme»
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