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 LE  L O R I O T  DE  P A R A D I S  MÂLE.  
 ( N "  18. )  
 SÉBA  est, je  crois, le  premier qui ait fait mention de cet oiseau,  dont au  
 reste il  donne  une  fort mauvaise figure, tome Ier,  planche 64, figure 5 de  
 son volumineux ouvrage. Celle qu'après lui en a donnée Edwards est assez  
 reconnoissable , mais  encore bien  éloignée de la vérité de celle  que  nous  
 publions ici. Edwards a décrit l'oiseau sous la dénomination de golden bird  
 of paradise ou l'oiseau de paradis d'or; Linnée en a fait un eoracias; Brisson  
 un troupiale, et enfin Buffon un  rollier: il étoit cependant assez facile d'en  
 distinguer  le  genre, pour  que d'aussi grands naturalistes 11'eussent pas dù  
 s'y  méprendre. Les rapports  que  Buffon lui trouve avec les rolliers et les  
 oiseaux de paradis viennent de  ce  qu'il a pris pour des caractères naturels  
 ce  qu'il ne falloit attribuer  qu'aux préparations des individus qu'il avoit  
 vus; car  ce  loriot reçoit dans son pays les honneurs de la mutilation  qu'on  
 fait subir aux oiseaux de  paradis,  proprement ainsi  nommés:  de là eette  
 petitesse  prétendue de ses yeux, leur situation au-dessus et fort près de la  
 commissure des deux pieces du  bec, et celte espece de velours naturel  que  
 Buffon a cru appercevoir à la gorge et sur une partie de la tète. Ces  caractères  
 apparents ont même valu à cet oiseau, comme à tant d'autres préparés  
 de la  même  maniéré, le nom d'oiseau de  paradis,  quoiqu'en effet il soit  
 très  différent de toutes les especcs  d'oiseaux de paradis  dont  nous avons  
 déjà  parlé, et  que, par ses  formes et tous ses caractères  extérieurs, il soit  
 bien certain qu'il n'est qu'un  loriot;  ce  que  prouveroit  encore sa  couleur:  
 car il est à remarquer que toutes les especes que nous  connoissons de  son  
 genre sont en général  d'un jaune plus ou moins foncé, et toujours davantage  
 dans les climats plus chauds. Celle-ci, qui habite la Nouvelle-Guinée, est dun  
 jaune aurore des plus vifs: nous l'avons surnommée de paradis, pareeque la  
 nature l'a pourvue aussi de plumes surabondantes, que cet oiseau a la faculté  
 d'étaler pour s'en faire  une parure , et qui consistent chez lui en une masse  
 de longues plumes flexibles,  formant une sorte de camail  qui, revêt le derriere  
 du  cou,  et dont une partie retombe de  chaque  côté sur la poitrine et  
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