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aujourd'hui entièrement dégradé par les fumigations de souffre qu'on
employoit autrefois pour préserver les oiseaux de la voracité des insectes
rongeurs: j'en ai vu un autre dans le cabinet du prince d'Orange à la Haye,
et qui fait actuellement partie du cabinet d'histoire naturelle à Paris;
celui-ci est assez beau de plumage, quoique mutilé aussi. J'en ai vu un
troisième enfin chez M. Holthuysen, à Amsterdam, mais entier, parfaitement
conservé, et dans l'attitude de celui de notre planche n° 14: c'est
d'après ce dernier que je fais cette description.
Nous ne parlerons pas des dimensions du superbe, attendu que nos
figures représentent cet oiseau dans toutes ses dimensions : quant à sa
forme, ce que nous appelons physionomie, je lui trouve un grand air de
famille avec certains tronpiales qui, comme lui, ont un petit crochet de
chaque côté de la mandibule supérieure ; comme chez ceux-ci encore
l'arête supérieure du bec s'avance chez lui sur le front, et partage le toupet
en deux pointes qui s'étendent sur les narines; caractere qu'il a aussi de
commun avec les deux oiseaux de paradis-éineraude et le rouge, mais (le
différent avec le manucode, le magnifique, et le sifilet. Les tarses sont
forts, et les doigts armés d'ongles crochus bien acérés: la queue est étagée,
mais de maniéré que déployée elle n'est arrondie qu'au bout; elle est cornposée
de douze pennes, dont les latérales ont chacune à leur extrémité une
petite pointe correspondante à la tige, tandis que celles du milieu sont
arrondies; ce que le citoyen Barraband a parfaitement saisi dans les deux
beaux dessins qu'il a faits de cette espece. Le front est orné de deux petites
aigrettes de plumes étroites, arquées en dehors, et qui prennent naissance
au-dessus des narines. Mais ce qui distingue le plus ce singulier oiseau,
c'est cet assemblage de plumes taillées de différentes maniérés, qui lui
font comme un manteau de velours attaché sur la nuque, et qui, rabattu,
se porte jusque sur le milieu de la queue: ces mêmes plumes sont implantées
par rangs de taille depuis la nuque jusqu'au bas du cou; les plus
petites du côté de la tête, et les autres grandissant successivement jusqu'à
cinq pouces, à mesure qu'elles descendent plus bas. Celles qui se trouvent
placées sur les côtés sont taillées en lame de sabre et cambrées eu dehors
(voy. la figure G, à droite de notre planche 11). Celles plus courtes
qu'elles, qui précèdent ces dernieres, sont droites et coupées à-peu-près
carrément, (voy. lettre G du milieu, même planche). Enfin celles encore
plus courtes du centre ont le bout arrondi, (voy. figure G, à gauche de la
planche). Les longues plumes du manteau, qui sont réellement du genre
des pennes, présentent absolument l'apparence d'une queue fourchue qui
se trouveroil placée sur le clos de l'oiseau, telle en un mot qu'est en effet
la queue des drongos (1). Il 11e peut pas y avoir de cloute que l'oiseau n'ait
1) Oiseau de la famille des gobe• mouches, mplete dans notre ornilho