
supérieure deux échaucrures très apparentes : celte mandibule se prolongeant
profondément sur le front, s'y élargissant, et s'y terminant circulairement,
dmsc les plumes du toupet en deux parties, qui se portent jusque sur
les narines qu'elles couvrent presque totalement. Ce caraetere, que le calibé
partage avec les oiseaux du genre des cassiques et des carouges, est encore,
ainsi que nous l'avons vu, commun au grand , au petit émeraude , et k
l'oiseau de paradis, rouge; mais il est très différent dans les autres especes
notamment dans le manucode, car chez celui-ci les plumes dn front couvrent
les deux tiers de la base de la mandibule supérieure. Les pieds du
calibé sont robustes, assez longs, et coupés par écailles dans toute l'étendue
des tarses : les pennes de la queue sont d'une largeur remarquable, ainsi
que les dernieres plumes des ailes qui avoisinent le corps; la queue est composée
de douze pennes, dont les trois plus latérales sont étagées, de maniéré
qu'épanouies, leur extrémité décrit un demi-cercle parfait': les couvertures
du dessus des ailes sont larges et terminées en cercle, de sorte qu'elles forment
de grandes écailles. Quant à la couleur du plumage de cet oiseau,
quoiqu'au premier apperçu il paroisse être entièrement noir, exposé à la
lumiere il est très brillant, et offre des teintes très variées. Les plumes de
la tête et du devant du cou sont d'un verd brillant à leurs pointes, mais au
jour ce verd prend des points lumineux qui le font paroitre sablé d'or ou
d'argent, suivant les positions. Tout le dessous du corps est glacé de violet,
changeant du bleu au verd aussi suivant les jours: le haut du dos, les
scapulaires et toutes les couvertures du dessus des ailes ont un éclat merveilleux,
et jettent des feux diversement colorés, soit en violet, ou en bleu;
ces parties présentent enfin l'aspect de ces brillants groupes de cristaux de
fer de l'isle d'Elbe: les ailes et la queue ont à-peu-près le même éclat sur
fond noir: les couvertures du dessous des ailes ainsi que celles du dessus et
du dessous de la queue, sont d'un noir à reflet verd ou bleu, et changeant
en violet; enfui le revers des ailes et cclui de la queue sont noirs, ainsi que
le bec, les pieds, et les ongles.
L'espece du calibé est très commune, à ce qu'il paroît, à la Nouvelle-
Guinée ; car je l'ai toujours vue en nombre dans les différents envois
d oiseaux faits de ce pays, mais malheureusement presque toujours mutilée,
et manquant en général de pieds et d'ailes: j'ai été à même de voir les individus
entiers qui nous en étoient parvenus en Europe: celui qui se trouve
au Muséum d'histoire naturelle à Paris, et qui provient du cabinet du
stathouder, a une partie de ses ailes, mais il est sans pieds: j'en ai vu un
parfait à Amsterdam, chez M. de Raye de Breuckelerwaert, et un autre à
la Haye, chez M. Carbintus, qui me lit voir aussi une variété de la même
espeee. Cette variété étoit encore un jeune oiseau , de couleur en général
brune et à reflet violàtre sur les ailes et la queue; tout le dessous du corps
rayé de brun sur un fond noir. Les caractères et la forme de cet oiseau
etoient si absolument conformes à ceux de notre calibé, qu'il ne peut v avoir