L E MOMOT M Â L E,
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L E H O U T O U.
(N° 57 et 38.)
EDWARD est de tous les naturalistes le seul qui ait reconnu le momot
pour ce qu'il est, puisqu'il l'a placé parmi les rolliers dans la description
exacte qu'il en a donnée sous le nom de rot lier à bec dentelé du Brésil.
Cet oiseau appartient en effet à la tribu des rolliers et des geais sous
tous les rapports du genre, car il ne différé des autres espeees de ce
genre que par les caractères propres à la sienne; c'est-à-dire qu'il en différé
comme elles différent toutes entre elles , comme toutes les espeees
d'un genre d'oiseaux quelconque différent les unes des autres par des
attributs particuliers ou par des caractères analogues aux fonctions auxquelles
la nal ure les a destinees. Le momot ou le houtou , comme on
le nomme à Cayenne d'après son cri, est donc un rollier ou un geai
ayant le bec dentelé, la queue longue et fortement étagée; mais certes
il s'en faut bien qu'il ait le moindre rapport avec les toucans, parmi lesquels
cependant le rangent Linné et Gmelin à cause des dentelures de
son bec. Cet oiseau n'a non plus rien de commun avec les calaos, les
martins-pécheurs, les guêpiers, les manakins, qui eux-mêmes n'ont
aucun rapport entre eux, et avec lesquels il n'en forme pas moins le
quatorzième ordre de Brisson, qui au reste l'a décrit avec son exactitude
ordinaire.
En comparant les figures exactes et de grandeur naturelle que nous
donnons du momot adulte et dans le jeune âge, on remarquera facilement
que la forme extérieure de son bec est conique, alongée, un peu
arquée, et que par-là cet oiseau ne différé presque pas des autres rolliers
: mais chez lui les bords des mandibules sont dentelés comme une
scie; la tête est forte, largement emplumée, quoique non huppée; les
plumes du front se portent jusque sur les narines, et n'en laissent apperï
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