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s'épanouissent nn mois plutôt ; et son péricarpe différé non seulement par sa
forme et par les nervures dont il est relevé, mais encore par sa substance plus
dure et plus épaisse.
Les anciens botanistes, dit M. Ventenat, parmi lesquels nous citerons seulement
les deux Bauhin, Raj et Plukenct, plusieurs modernes, tels que Miller, Haller,
Duhamel, Scopoli, Schkur, Erhart, etc. , ont pensé que ces deux especes étoient
réellement distinctes.
Linnéns paroît avoir exposé dans Y Hort. Cliff., pag. 204, les motifs qui l'ont
déterminé h. réunir les deux Tilleuls d'Europe : Fructus globosus, si modo unico
proegnans est sernine, ut communiter fit ; si verb omnia quinque semina ad maturitatem
perveniunt, angulatus fit fructus ». Pour juger du degré de confiance que
méritoit cette observation de Linnéns nous avons ouvert un grand nombre de
Iruits des deux especes, et nous pouvons assurer qu'il n'en est aucun où nous
ayons trouvé plus de deux semences, et que le plus grand nombre n'en contenoit
qu'une seule.
Nous terminerons cette discussion en observant qu'il est des pays où il n'existe
qu'une seule espece de Tdleuls ; par exemple, on ne trouve en Bohême, en Danemarck,
etc. que le Tilia mycrophylla, tandis qu'en Suede , en Espagne, et
dans d'autres parties de l'Europe, on ne rencontre que le Tilia platyphyllos.
Mais si ces deux especes étoient des variétés l'une de l'autre , pourquoi n'existeroient
elles pas ensemble dans les mêmes lieux?
HABITE. La Suede, l'Espagne, la France, etc.
FLEURIT. A la iîn du printemps ; ses fruits sont mûrs en automne.
USAGES. On choisit de préférence le TUleul à larges feuilles pour l'ornement
des jardins et des Heux publics : dès les premiers jours de printemps il se pare de
son joh feuillage , et contribue à la fraîcheur des allées qu'd ombrage. Susceptible
d'être taillé et conduit au ciseau, dit M. Dumout-Courset, on l'employoît beaucoup
autrefois à des formes symmétriques, et à des décorations d'architecture végétale,
qui ont été long-temps adoptées pour l'ornemeut des jardins. Ce mauvais
goût, que l'on portoit quelquefois jusqu'à l'extravagance, a cédé la place à la
nature ; et si l'art y ajoute .aujourd'hui ce n'est que pour l'aider dans ses dévéloppements.
Cet ai-bre a le défaut de se dépouiller de très bonne heure. On emploie
assez indistinctement les fleurs et l'écorce de cette espece ou de la précédente
, mais le bois en est moins estimé.
CULTURE. On le multiplie par les semis et par les drageons enracinés ; mais
la premiere méthode est préférable : il reprend très bien à la transplantation. Il
est avantageux de le planter jeune , parceque sa tige devient plus droite ; d est
à propos de la laisser entiere, sans l'étêter, comme l'on fait souvent.
<t Voici quelques observations, dit Duhamel (i), sur le premier développement
« des bourgeons de cet arbre : Quand les feuilles sortent des boutons elles sont
« pliées en deux ; les plus petites feuilles qui se développeront dans la suite ne
t< sont pas placées dans la duplicature des grandes feuilles, mais elles sont appli-
(i) Tiailc- (les semis ot des plaiU.ilions, ii.ige 25 du suppléraenl.
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