le nom à'Andromeda serrata ; mais elle y a été très long-temps en pleine terre
sans fleurir. Les deux variétés sont actuellement cultivées chez M. Cels.
26. ANDROMEDA eriophylla.
A. foâîs ovato-subrotundis, integerrimis,
utrinque tomentosis, glandula cylindrica
terminatis; racemis terminalibus,
secundis, bracteatis ; corollis ovatis.
ANDROMEDE ériophylle. (r)
A. feuilles ovales-arrondies , très entieres, tomenteuses
des deux eùtés, terminées par une
glande eylindritjue ; grappes terminales , unilatérales
, bractéolées ; corolles ovo'ides.
ANDROMEDA racemis secundis terminalibus, bracteatis : corollis ovatis; foliis alternis ovatosubrotundis,
integerrimis, supra tomentosis , infra lanatis, glandula cylindrica terminatis.
VANDLLLI Florul. Lusitan. et Brasil. Specim.
Arbrisseau à tiges droites, rameuses, fermes , cylindriques ; écorce lisse, grisâtre.
Rameaux alternes, feuilles, cylindriques , d'un gris cendré, légèrement
velus. Feuilles alternes, pétiolées, planes, dures, ovales-arrondies, très entieres,
terminées par une glande cylindrique ; la surface supérieure est tomenteuse,
l'inférieure laineuse, d'un gris cendré ; le plus grand nombre a environ deux
pouces de longueur. Pétiole très court, velu.
Fleurs en grappes terminales, tournées d'un seul côté, inclinées, munies de
bractées. Pédicelles simples, fihformcs, uniflores, incanes. Calice monophylle,
persistant, à cinq divisions ovales-aiguës. Corolle monopétale, o v o i d e - n r c é o l é e,
à cinq divisions très petites. Dix étamines renfermées dans la corolle; filaments
subulés, insérés au réceptacle. Pistil; ovaire supérieur, ovoide, légèrement anguleux
; style filiforme, aussi long que la corolle; stigmate obtus.
HABITE. Les montagnes du Brésil. Le temps de sa floraison nous est inconnu.
Cette belle espece, si différente de toutes les autres au premier aspect par ses
feuilles qui sont revêtues des deux côtés d'un duvet épais, a été découverte au
Brésil par M. Vellozo , botaniste portugais.
Quoique M. Vandelli l'ait désignée depuis long-temps par la phrase que nous
citons, les botanistes ne l'ont pas encore insérée dans les Sjstema et Species
Plantarum, qui présentent le tableau général de toutes les especes connues,
sans doute parcequ'elle n'étoit pas suffisamment décrite; mais nous sommes certains
de son existence ; que c'est une espece nouvelle et bien distincte , qui ne
peut être confondue avec aucune des especes précédentes. Nous en avons vu un
rameau en fleur, cueilh au Brésil : nous ne pouvons décrire complètement les
parties de la fructification, parceque la capsule n'étoit pas formée.
Comme cette espece croît sur les montagnes du Brésil, où l'air est tempéré,
nous présumons qu'elle pourroit être cultivée en pleine terre sur les côtes de
la Méditerranée , et qu'elle pourroit s'y naturaliser aussi-bien que d'autres arbustes
originaires du Brésil, tels que deux especes de Fleur de la Passion on Gre-
( 0 Ce iioin exprime le caractere dislinctif le plus apparent , et l'airrilnu le plus remarquable tie l'espece ; il est cc
de deux mots grecs laine, et ^ishh., feuille; c ' e s t - à - d i r e l a i n e u s e s.
I.es noms des deux especes nouvelles que nous avons décrites précédemment, Andromède puraboli^jue, n.
tliornboijal. n. 23, expriment la forme principale des feuilles.
nadille hleue et incarnate, le Cyrilla racémiflore , le Chèvrefeuille sempervirens,
et le laurier Sassafras, qui font aujourd'hui l'ornement des jardins.
OBSERVATIONS. P". L'arbuste décrit sous le nom à'Andromeda Einpetrifolia, par
MM. de Lamarck et Willdenow, n'est pas un Andromède, car son fruit que nous
avons vu en très bon état est une baie succulente, noirâtre, semblable pour la
grandeur et la forme à celles du Groseiller noir ou Cassis : c'est VArbutus pumila
de Forster. Nous nous sommes assurés de l'identité de l'espece , en comparant
les individus cueillis par Commerson, d'après lesquels M. de Lamarck a fait sa
description, et ceux qui ont été rapportés par Forster. Nous l'avons décrit sous
le nom d'Arbousier nain {Arbutus pumila), p. 79 bis.
II. Le bois des diverses especes d'Andromèdes , même de celles qui s'élevent
en arbre, ne sert à aucun usage important ; il est très léger, fragile et sans élasticité,
comme celui de l'Arbousier unedo et de l'Audrachné : celui de l'Andronicde
acuminé a des veines et des marbrures verdâtres.
III. On s'étonnera peut-être que nous ayons fait le nom d'Andromede du genre
masculin, quoiqu'il soit du genre féminin, en latin et même en français, dans
l'histoire ou la fable de la princesse qui portoit ce nom. En latin, les noms des
arbres sont tous féminins; mais dans la langue française ils sont tous masculins:
telle est la différence du génie de ces deux langues ! Il nous semble qu'il est
convenable de suivre cet usage, qui met de la régularité et de la méthode dans
les idées et dans les expressions. D'ailleurs, depuis long-temps, on dit un Acacia,
un Maguolia, un Kalmia , uu Daphné, un Iris, etc. On peut consulter sur le
mot Iris, plante, un article fait par M. de Mairan, de l'académie des sciences,
inséré dans le supplément de l'Encyclopédie ancienne. Nous n'entrerons pas ici
dans une discussion grammaticale, quelque intéressante qu'ehe pût être ; elle exigeroit
nue étendue et des développements que ne comporte pas cet ouvrage.
CULTURE. Le genre des Andromèdes, quoiqu'il ne soit pas encore très nombreux,
est composé d'especes qui different beaucoup entre elles , tant par la forme extérieure
que par l'organisation interno. C'est par cette considération, rjui nous paroît
importante, et pour facihter la connoissance ct la distinction des especes, que
nous les divisons, d'après leurs affinités, en trois sections très naturelles, que l'on
pourroit considérer comme des genres secondaires.
La premiere comprend les especes qui ont les feuilles opposées ; la seconde,
celles qui les ont éparses et imbriquées; la troisième, qui est la plus nombreuse,
toutes celles dont les feuilles sont alternes. Les especes de la premiere section
pourroient être placées dans le genre des Bruyères, avec lesquelles elles ont la
plus grande ressemblance ; celles de la seconde, qui ont les feuilles éparses, en
different peu; mais celles do la troisième, qui ont les feuUles alternes, ne leur
ressemblent eu rien par le port ; elles se rapprochent du genre des Arbousiers.
Les especes qui forment chacune de ces trois sections, ont entr'elles d'aussi grands
rapports par leur organisation , par le sol, et par la culture qui leur conviennent,
qu'elles ont de ressemblance, au premier coiip-d'oed, par l'ensemble de leur forme,
ct pour ainsi dire par leur physionomie.
Dans l'ordre dos rapports naturels, les especes des deux premieres sections ont la
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