t
1' I
206 MYRTUS. MYRTE.
auquel on les exposera tout-à-fait à la fin de l'été, en les mettant à l'abri des vents;
on les laissera ainsi jusqu'à la mi-automne ; on les enfermera alors dans l'orangerie
, en les plaçant dans l'endroit le plus frais, afin qu'elles puissent jouir de
l'air toutes les fois que le temps sera doux, car il suffit de les tenir à couvert des
grands froids : il faut les arroser souvent pendant l'iiiver, mais légèrement. Quand
quelques unes de leurs feuilles paroissent fiétries, on les ôte aussitôt, et l'on tient
les pots nets de mauvaises herbes, qui détruiroient les jeunes plantes si elles
s'étendoient dessus.
Si l'on place ces pots pendant l'hiver sous u n châssis ordinaire de couche chaude,
où ils puissent être à l'abri du froid , et avoir de l'air dans les temps doux , les
jeunes plantes réussiront mieux que dans une orangerie, pourvu qu'elles ne soient
point exposées à trop d'humidité , et que l'on ne les couvre pas beaucoup ; ce
qui les feroit moisir, et leur feroit perdre leurs feuilles. Au printenqjs suivant on
tire ces plantes des pots avec précaution , en conservant une motte de terre à
leurs racines ; on les met chacune séparément dans de petits pots remplis d'une
terre riche et légere ; on les arrose exactement jiour fixer la terre à leurs racines,
et on les tient sous un châssis jusqu'à ce qu'elles en aient formé de nouvelles;
après quoi on les accoutume au plein air , auquel on les expose tout-à-fait nu
commencement de l ' é t é , en les plaçant dans une situation abritée où elles puissent
être à couvert des grands vents.
Pendant l'été il faut les arroser souvent, ^ur-tout quand elles sont dans des
pots , dont la terre se desseche proniptement durant cette saison ; c'est pourquoi
elles ne doivent être exposées qu'au soleil du matin, car si elles en recevoient
toute la chaleur pendant le jour, l'humidité de la terre contenue dans ces pots
seroit bientôt dissipée, et les plantes seroient par-là beaucoup retardées dans leur
accroissement. On a soin de les mettre dans de plus grands pots à mesure qu'elles
grossissent : la meilleure saison pour les changer est au commencement du printemps
et à la fin de l'été. Il est à propos de les laisser en plein air tant que la
saison le permet, et pendant qu'elles sont dans l'orangerie leur donner autant
d'air qu'il est possible dans les temps doux. La terre qui remplit les caisses ou
les pots doit subir différentes préparations : quelques cultivateurs n'emploient que
le terreau des vieilles couches, uni par moitié avec la terre ordinaire; d'autres
se servent d'argile ou de quelque autre substance terreuse qui en approche par
sa ténacité ; on emploie aussi la terre des taupinières , lorsque l'animal travaille
dans un sol depuis long-temps en prairie , et qui contient beaucoup de limon ;
quelquefois on mêle par parties égales de fumier de cheval, de fiente de vache,
de crottins de mouton, et de bonne terre; on laisse le tout amoncelé pendant
un an ou deux, et de temps à autre on le passe à la claie, afin de le bien combiner.
Quelquefois on manque de ces différents engrais ; on peut alors se contenter
d'enlever des gazonées dans les prairies où l'eau séjourne une partie de
l ' a n n é e , les tenir en tas pendant un an ou deux, les passer au crible, et à cette
époque on aura une bonne terre pour ces arbustes. Lorsqu'ils sont grands, et
qu'on veut les changer de caisse, on peut employer le même procédé que pour
les Orangers. « Qu'on se figure une échelle double, dit Rosier, assez élevée pour
surmonter de plusieurs pieds le sommet des branches de l'arbre, et formant un
triangle assez évasé par le haut pour que ces mêmes branches ne touchent point
le montant de l'échelle ; quatre perches réunies par le haut et assez élevées
produisent le même elfet, et sont plus maniables que les échelles. On attache
M Y R T U S . M Y R T E . 207
fortement au sommet une poulie, dans laquelle passe une corde dont le bout est
terminé par un noeud coulant ; on commence par ouvrir le noeud assez pour le
faire passer tout autour des branches, et on le descend ensuite sur le tronc ; là
on le serre, mais auparavant on a soin de faire glisser la corde entre les branches,
de la fixer le plus qu'il est possible sur la perpendiculaire, et de garnir avec de
vieux chiffons la partie du tronc que le noeud doit embrasser ; des hommes prennent
l'autre extrémité de la corde passée par la pouhe, la tirent, et soulèvent
l'arbre de maniéré que la base des racines soit an-dessus de la partie sujiérieure
de la caisse. Par ce moyen l'arbre reste suspendu, l'on peut fort à son aise supprimer
les racines superflues, et replacer la motte dans le mdieu de la caisse ».
Les deux premieres variétés ont été cultivées en pleine terre dans les comtés de
Cornouailles et de Devon , en Angleterre ; mais il ne paroît pas qu'au nord et
aux environs de Paris efles pussent résister à nos hivers.
Voici toutes les especes que j'ai eu occasion d'observer dans les herbiers et les
collections de Paris :
Pedunculis solitariis.
1. MYRTUS nummularia.
M. caule radicante; folds rotundatis, minimis,
lucidis. Did. Ency. n. 2. Herb, de Lamark.
2. MYRTUS mycrophylla.
M. caule erecto;foliis elongatis, strictis,glabris.
Herb, de Jussieu; rapporté par Dombey.
0. MYRTUS romanifolia.
M. foliis snblinearibus, glabris, subtus subpilosis.
Rapporté par Lajacopiere. Herb. Juss.
4. MYRTUS communis.
M. foliis ovatis lanceolatisque, lucidis; baccis
rotundatis. N. Cultivé eu France.
5. MYRTUS ugni.
M. foliis ovalibus, subsessilibus ; pedunculis
lougioribus, si.bpendulis. L.4m. Encyc. n. 16.
Rapporté par Dombey. Herb, de Jussieu.
6. MYRTUS tomentosa.
M. foliis ovalibus, lucidis, subtus tomentosis;
calicibuspedunculisqueincanis. Herb.LAM.
7. MYltTUS cerasina.
M. pedunculis lateralibus terminalibusque,
unißoris; foliis oblongis, nitidis, subtus punctatis.
V A H t . Symb. bot. 2 . p. 56. Herb. Juss.
Pedunculis confertis.
8. MYRTUS procera.
M. pedunculis confertis, axillaribus, unißoris;
foliis ovatis, acuminatis, planis , glabris ;
ramis virgatis ; caule arboreo. Sw. p. 77.
Herb, de Jussieu.
9. MYRTUS bißora.
M. pedunculis bißoris ; foliis lanceolatis.
Biiow.-ï. Jam. p. 248. tab. 2.5. fig. 3.
Pédoncules solitaires.
MYRTE à tige traçante.
M. à tige traçante ; feuilles arrondies , très
petites, et luisantes.
MYRTE à petites feuilles.
M. à lige droite ; feuilles alongées, étroites,
glabres.
MYRTE à feuilles sublinéaires.
M. à feuilles sublinéaircs , glabres , couvertes
de quelques poils à leur surface inférieure.
MYRTE commun.
M. à feuiUes ovales ou lancéolées , luisantes ;
fruits arrondis.
MYRTE ugni.
M. à feuiUes ovales, subsessiles ; pédoncules
très alongés, et presque pendants,
MYRTE toinenteux.
M. à feuilles ovales , luisantes , tomenteuses
en dessous; calices et pédoncules blanchâtres.
MYRTE à longs pédoncules.
M. à pédoncules latéraux ou terminaux, uniflores
; feuilles oblongues, blanchâtres , couvertes
de points très lins à leur surface infér'.
Pédoncules réunis.
MYRTE élevé.
M. à pédoncules réunis , axiUaires, uniflores ;
feuilles ovales, acuminées, planes, glabres ;
rameaux effilés ; tige arborescente.
MYRTE biflore.
M. à pédoncules biflores, à feidlles lancéolées.