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HABITI. Les forêts et les montagnes de la Terre-Magellanique, nommée'.aussi
Terre-de-Feu, sur les rochers et dans les lieux arides et pierreux ; il croît aussi
aux isles Malou'ines.
Ce joli arbrisseau a été découvert par Commerson à la Terre-de-Feu, dans son
voyage autour du monde avec M. de Bougainville, au commencement de l'année
1768 ; il étoit alors en fleurs et en fruits. Forster pere et fils, qui accompagnoient
le capitaine Cook, l'ont aussi observé dans les mêmes contrées à la fui du mois
de décembre 1774- Il n'a point encore été cultivé en Europe.
Ladescription que G. Forster en a donnée sous le nom d'Arbutus m icrophjUa,
dans rénumération des plantes qui croissent au détroit de Magellan, insérée dans
les mémoires de l'académie de Goettingne, est très incomplete; il n'en décrit pas
le f r u i t , et il paroît certain qu'il ne l'a jamais vu: c'est ce qui fait qu'il s'est
trompé sur le genre auquel appartient véritablement cet arbrisseau.
En comparant un rameau envoyé par lui, avec des échantillons en ileurs et
en fruits, cueillis dans les mêmes lieux par Commerson , nous avons acquis la
certitude que c'est VAndromeda mjrsinites de M. de Lamarck. Voyez ce que nous
avons déjà dit sur ce sujet dans nos REMARQUES sur le genre de l'Arbousier,
p. 77, ter.
Plusieurs botanistes qui n'ont pas été à portée de confronter les plantes des
deux voyageurs, et de reconnoitre l'identité de l'espece, citent dans leurs ouvrages,
Y Arbutus microplijlla, et Y Andromeda myrsinites, comme deux especes
réelles et distinctes, appartenant à deux genres très différents : c'est un double
emploi; et aujourd'hui on en trouve souvent dans plusieurs livres de Botanique.
CULTURE. Toutes les especes précédentes ne sont point cultivées en France;
mais on pourroit les y élever en les mettant dans le terreau de bruyere , dans
un lieu frais à l'abri du soleil, à l'aspect du levant ou du nord , comme les
plantes des Alpes. Il faudroit couvrir la terre avec de la mousse, afin d'en conserver
la fraîcheur pendant l'été , et de garantir ces plantes de l'excessive chaleur.
A la lin de l'automne il faut les couvrir presque eu totalité avec de la mousse,
pour les préserver de l'alternative du froid rigoureux et des dégels qui sont fréquents
dans nos climats tempérés, et qui font le plus grand tort à ces plantes,
ainsi que les bises desséchantes du printemps. On ne les découvrira qu'au retour
de la belle saison.
Dans leur pays natal elles ne souffrent point de la rigueur de l'hiver, parceque,
soit qu'elles habitent le sommet des Alpes, ou les climats les plus septentrionaux
de l'Europe et de l'Asie, elles sont toujours couvertes de plusieurs pieds de neige
depuis le milieu de l'automne jusque vers la fin du printemps.
On peut les multiplier par du plant enraciné, ou par des marcottes ; on les
propage aussi par le moyen des graines que l'on seme , aussitôt qu'elles sont
mûres , dans des terrines remplies de terreau de bruyere. La graine en est si
petite qu'il ne faut la couvrir de ce même terreau que de l'épaisseur d'une à
deux lignes. Il est nécessaire de couvrir le semis d'un peu de mousse, afin de
garantir du hâle la graine et les plantes, lorsqu'elles naissent.
Nous décrirons plus amplement la culture par un article général, après la
description de toutes les especes.
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