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322 TILI A. T I L L E U L.
T I L I A Eiimpcea, Jlorihis nectario descitutU. LINN. S p . P I . ySS. var. 3. WIELD. S p PI 2 j , ( ji
var. 3. OED. Fl. dan. tab. 553.
T. idnvfoUa. Scop. Fl. earn. edit. 2. n. G42.
T. betuloe nostratis folio. PLUK. Mint. i8l.
T. femina, folio minori. G. B,vun. Pin. 426. VAILL. Bot. par. 192. DALIB. Fl. par. i53.
T. folio minore. J. B.ILH. vol. I. part. 2. p. 137. RAV. Hist. Plant. 1695. GAEID. Hist. PI prov
p. 464.
T. syhestris. TaAo. IV.
Var. T. lohemica, foliis minoribus, glabris, fructu oblongo utrinque acuminata, minimè
costulato. TILL. Hort. par. tab. 49. lig. 3. VAILL. Herb.
T. folio glabro, duriori, minori. HALL. Ennm. p. 358. n. 2.
Vnlgairenient, Tillet, Teil, Tilleu , TilUer, Tillot, Tillau.
En anglais, SmalULeav'd lime tree.
allemand, Cemeine linde.
russe, Lipa.
danois, Lind.
géorgien, Zazchy.
samoyede , Jangaseb.
esclavon, Lipa.
bolii'mien, Lypa.
calinout, Dshijulén-Zagan.
hébreu, Ascheracli.
Arbre élevé à cinquante pieds environ. Tronc droit, cylindrique, recouvert
d'une écorce épaisse, dont l'épiderme est crevassé dans la partie inférieure, et
lisse dans la partie supérieure. Rameaux nombreux; feuilles alternes, pétiolées,
cordiformes, arrondies, acuminées à leur sommet, dentées sur leurs bords, d'une
substance ferme et assez solide, vertes, glabres en dessus, et presque toujours
pubescentes en dessous, munies, dans les points d'où partent les nervures latérales,
d'une petite touffe de poils ferrugineux, et d'environ deux pouces en longueur
et en largeur. Fleurs axillaires, portées sur un pédoncule dilaté en ade,
réunies au sommet en petits bouquets au nombre de trois à six, de couleur blancliâtre,
et odorantes. Fruit globuleux, muni de légères côtes, quelquefois pointu
à ses deux extrémités, mince, fragile, presque lisse, et pubescent.
HABITE. En Europe, le Danemarck , la Bohême, la France, etc. Pallas l'a observé
dans presque toute la Russie.
FLEURIT. « Les fleurs du Tilleul paroissent dans le mois de juin ; elles répandent
« alors une odeur douce et agréable ». Duii. Ses fruits mûrissent eu automne.
USAGES. « Le Tilleul forme une très belle tige; il soutient bien ses branches,
cc et sa tête prend naturellement une belle forme : de plus, comme on peut sans
ce danger le tondre avec le croissant ou les ciseaux, on en fait de beaux portiques,
ce des boules en forme d'orangers, etc.
<c L'espece n° i {Tilia femina folio minore , Tdleul des bois, ou Tillau , ) se
ee trouve naturellement dans nos forêts, où l'on en voit qui ont jusqu'à neuf pieds
et de circonférence sur trente ou quarante de liauteur.
T I L I A . T I L L E U L.
•e Le bois des Tilleuls est blanc et léger; il n'a pas beaucoup de dureté, mais
« .1 est liant, et il n'est pas trop exposé à être piqué des vers: les menuisiers en
« ont quantité d ouvrages légers; les tourneurs le recherchent, et les sculpteurs
le prefereiit a tous autres quand le noyer leur manque.
" Quand on a mis à rouir ou tremper dans l'eau les Tilleuls, leur écorce se
<e détaché par lames minces; on en fabrique des cordes qui s'emploient à Paris
ee pour garnir les puits.
" Les fleurs du Tilleul en infusion sont recommandées en médecine pour les
•c affections du cerveau, contre l'épilepsie , les vertiges et les étourdisseuieuts :
.= fes feuilles et 1 ecorce de cet arbre passent pour être détersives et aperitives
<< et les seinences pour être astringentes ; on en fait respirer par le nez pour arrêter
ce les hémorragies de cette partie.
" On leve, dit-il ailleurs (i), l'écorce des Tilleuls et des Mûriers pour d'autres
« usages; on choisit des tilleuls âgés depuis huit jusqu'à seize ans; on en pourroit
<e au^i lever sur de fort gros, dans le cas où l'écorce ne seroit pas galeuse
<e On abat ces arbres à la fin de mai ou au commencement de juin, lorsqu'ils
" sont en grande seve ; on choisit même un temps chaud et humide, afin que
<e 1 ecorce se leve plus facUement; il faut, disent les ouvriers, que le vent soit alors
« a la seve L ecorce se leve aussitôt que les arbres sont abattus, afin qu'elle soit
ee moins adhérente au bois. ^
<e Cette écorce se peut lever également sur le tronc et sur les branches nui
« portent un pouce de diametre au petit bout; on en leve quelquefois sur des
ee branches plus menues, mais celle-ci ne peut servir qu'à faire des liens
« I our lever l'écorce du Tilleul ou du Mûrier, on la fend dans sa longueur et
« on a détaché avec un os taillé eu pied de biche : aussitôt qu'on a levé un bout
ee de 1 ecorce, on acheve de la détacher en la tirant avec la mitin
.< Quand l'écorce est enlevée on l'étend sur terre pour la faire sécher; on en
« met deux ou au plus trois lanieres les unes sur les autres.
« Quand cette écorce est seche on la met en bottes ; pour cet effet on met
" deux perches au mdieu d'un cent de lanieres d'écorce , pour les assujettir
ee droites et ensuite on les he avec quatre liens : on conserve ces bottes dans un
ee heu frais et sec, pour les vendre aux cordiers, qui en font des cordes à puits
ec dont 1 usage est si commun. '
ee Quand les cordiers vetdent employer cette écorce ils la mettent tremper dans
« f eau, et en peu de temps les feuillets corticaux qui forment son épaLeur se
ee séparent aisément les uns des autres. Les meilleures écorces sont les plus inté-
« rieures ; celles du dehors, qui sont trop grossières pour en fiiire des cordes
ce sont vendues pour en fiire des liens aux gerbes de paille; c'est aussi pour ce[
ee usage quon leve quelquefois l'écorce des menues branches
ee Les Tilleuls dépouillés d'écorce se vendent suivant leur- grosseur; savoir les
ee gros aux tourneurs, qui achètent aussi les grosses perches qu'on nomme Luree
dons; es moins grosses se vendent aux vignerons ou aux jardiniers pour servir
ee d e c ialas ou de perches à palisser; enfin les plus menues, qui proviennent des
<e petites branches, servent aux paysans pour ramer des pois, des féves , etc
(1) Kxploiuuiou des bois, vol. I , p.