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plus grande analogie avec le genre nombreux des Bruyeres, soit par k forme et
l'insertion des feudles, soit par leur grandeur, leur consistance et leur durée, soit en
général p a r l a conformité de leurs organes. Comme dans les Bruyeres, leur corolle
est seche, coriacée, elle dure très long-temps, et no se flétrit pas avant que de
tomber; le nombre des étamines varie daus chaque individu, quelques fleurs en
ont huit, d'autres en ont dix. Comme les Bruyeres, elles aiment un terrain sablonneux,
formé par la décomposition du granit ou du quartz, au travers duquel l'eau
s'écotdo avec rapidité : on ne les trouve jamais dans les lieux humides et marécageux.
D'après les différences que l'on vient de faire connoître, on voit que pour cultiver
avec succès les diverses especes de ces deux premieres sections, il leur faut
un traitement analogue; mais d est très différent de celui qu'exigent celles de la
section à feuilles alternes, qui sont la plupart de grands arbrisseaux, et quelques
unes des arbres de moyenne grandeur. Aussi avons-nous donné à k fln de l'histoire
de l'Andromede myrsinites, n° 8, quelques détails sur le sol et la culture
qui conviennent particuhèrement aux especes de ces deux premieres sections
quoique ce soient de très petits arbustes, qui n'offrent aucune sorte d'utilité immédiate
pour les besoins de la vie humaine. Mais dans la chaîne des êtres ils
occupent une place aussi-bien que les plus grands végétaux.
Toutes les especes d'Andromèdes qui composent la troisième section, et qui ont
les feuilles alternes, se plaisent à l'ombre, dans un terrain frais, habituellement
humide, sur le bord des rivieres et des étangs. Ces arbrisseaux ne peuvent prospérer
dans une terre seche et lorsqu'ils sont exposés au soleil. Le terreau de
bruyere est ce qui leur convient le mieux. Cependant nous avons vu le Polifolia
et le caliculé , qui ne croissent spontanément que dans les marais tourbeux et
couverts^ de sphagnum, réussir assez bien dans une terre légere et sablonneuse
mais à l'ombre de grands arbres. '
Nous avons vu la plupart de ces especes végéter avec une vigueur surprenante
et former de grands arbrisseaux, dans un bosquet situé au bord d'une petite
riviere ; le sol en étoit marécageux, couvert de joncs et de roseaux, mais on l'avoit
exhaussé, à k hauteur de deux pieds, par des terres rapportées sur lesquelles
on avoit mis un demi-pied de terreau de bruyere. Ce bosquet étoit à l'abri du
soled, au midi et au couchant, par une rangée de peuphers d'Itahe très élevés
On multiplie ces arbrisseaux par leurs semences, et par les marcottes que l'on
k i t au printemps. Pour les élever de graines, d faut les semer au printemps sur
une planche exposée à l'ombre, ou dans des terrines remplies d'un mélance ixassé
à k claie, composé d'une partie de terreau ordinaire, et de deux parties de terreau
de bruyere. Comme les graines sont extrêmement petites et légeres d ne
faut les couvrir que de deux à trois lignes de terreau de bruyere. Il k u t arroser
souvent, mais peu à - k - f o i s , et sur-tout avec des arrosoirs très Ans, ou ce qui
seroit encore mieux, les asperger avec un goupillon, pour ne point noyer les
grames, les amonceler, et rendre k terre trop compacte. Il ne faut humecter
que comme le feroit k rosée.
Lorsque les plantes levent, il k u t les couvrir avec un paillasson ou un chassis,
afin de les garantir du soleil, du hâle, et des fortes pluies qui les déracineroient;
mais d k u t avoir soin de les découvrir vers le soir, et quand les pluies d'ora-es
ont cesse, car d faut beaucoup d'air à ces plantes.
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Un procédé plus simple, et qui imite celui que la nature emploie pour faire
naître ces jolis arbrisseaux, c'est de répandre de la mousse sur tout le semis,
environ d'un travers de doigt. Cette mousse préserve du hâle, entretient k
fraîcheur et l'humidité de k terre , hâte k germination, et protege les plantes
pendant qu'elles sont jeunes. Par ce procédé, on n'a point à craindre que les
arrosements rendent la terre trop compacte, ou déracinent les plantes.
Il est nécessaire de les couvrir de mousse pendant le premier hiver. Si le climat
est froid, ou que les gelées soient fortes, il faudroit les couvrir avec des paillassons;
si les semis sont dans des terrines, on peut les placer sous des chassis.
A la seconde ou à la troisième année il faut les repiquer séparément dans du
terreau de bruyere, et que ce soit toujours dans un endroit humide et à l'ombre.
REMAUQUES. Des trente especes qui composent aujourd'hui ce genre, nous en
avons décrit vingt-six , dont il y en a vingt qui sont actuellement cultivées en
Europe eu pleine terre, et six qui pourront vraisemblablement s'y acclimater,
dans k partie k plus méridionale, sur les côtes de la Méditerranée. Il y en a trois
qui ont été découvertes depuis quelques années à k Jamaïque par M. Swartz, et
une à la Nouvelle - Grenade par M. Mutis ; mais elles sont trop délicates pour
pouvoir être cultivées en pleine terre, même dans les climats les plus chauds de
l'Europe : elles ne peuvent y vivre que dans les serres chaudes, ainsi que tous
les arbres des Antilles.
Pour compléter le tableau de toutes les especes du genre , nous en donnerons
seulement le nom et la phrase spécifique, afin de pouvoir les distinguer, en les
comparant avec celles que nous avons complètement décrites.
ANDROMEDA fasciculata. —foliis alternis ovato-lanceolatis obtusis suhcrenatis coriaceis.
SWARTZ Prodr. -jZ. Flor. Ind. occident. II. p. 856. "WIELDEN. Spec. Plantar. II. pars l. p. 6io.
HABITE. Les montagnes de k partie australe de la Jama'ique.
ANDROMF.DA Janiaicensis. —pedunculis aggregatis, corollis ovatis diaphanis, foliis alternis
lato-lanceolatis obtusis integerrimis subtus cinereis. SWARTZ Prodr. yS. Flor. Ind. occid. II.
p. 858. "WILLDEN. Spec. Plantar. II. pars i. p. 610.
HAEITE. Les sommets des montagnes de la Jama'ique.
ANDROMEDA octandra — pedunculis aggregatis , corollis cylindricis, quadrifdis , foliis
alternis ovato-lanceolatis integris. SWARTZ Prodr. jZ. Flor. Ind. occident, p. 840. WILLDEN.
Spec. Plantar. II. pars 1. p. 610.
HABITE. Les plus hautes montagnes de k Jamaïque.
ANDROMEDA .anastoniosans. —/O/I'M ovatis, subserratis, subtus anastomosibus punctatis.
LINN. Supplem. aSy. LAM. Diet. ency. WILLD. Spec. Plantar. II. pars 1. p. 614.
HABITE. Les climats chauds do l'Amérique, sur les montagnes de la Nouvelle-
Grenade.
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