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point ; nos obfcrvations lubiéquentes nous l'ont prouvé.
Nous avons vu dans le jardin des Jéfuites de très-beaux
pieds de gérotléc , que l'on nous aiTura y être depuis fort
onç;-tems , fans qu'ils euflent jamais fleuri Ces Miflîon-^
naires nous en donnèrent quelques pieds , pour eiTayer par
diveries tentatives de les faire fleurir ; nous ne pûmes jamais
y parvenir.
J'avois porté de France , dans des caifl^es , des pieds "d-e,
fraife , d'artichaut , d'oeillets , & d'autres plantes. Il ne
m'a pas été pollible de les conferver, par la quantité de
fourmis qui s'étoient introduites dans la terre de ces caiiFes,
& qui ont détruit toutes ces plantes par leurs racines.
Fruits en maturité.
Nous avons joui en abondance des mêmes fruits que
dans les mois précédens , & nous en avons eu très-peu de
nouveaux.
Nous avons mangé de l'ofeille de Guinée qui ne commençoit
qu'à paroître , &C des cocos ( 5 ).
Quoique les raifms du bord de la mer n'euiTent commencé
à être bons à manger que dans le mois de feptembre
, ils devenoient déjà rares à la fin de ce mois.
Dans le même tems les avocats devenoient rares auffi.
Outre les oranges douces & aigres, nous en avons vu
une autre efpece appellee chadeck ( 6 ).
Fruits en fleurs.
Vers la fin de ce mois plufieurs pommiers d'acajou
commençoient à fleurir , quelques - uns même avoient du
fruit ; mais le plus grand nombre de ces arbres n'étoient
ni dans l'un ni dans l'autre cas. Ils ont perdu beaucoup de
feuilles.
A L A M A R T I N I Q U E. 155,
Arbres & Fiantes de toute efpece.
Nous avons vu en fleurs &: en graines toutes les plantes
que nous avons mentionnées dans la récapitulation des
trois mois précédens ; la petiveria de Plumier qui croît
abondamment aux environs de Saint-Pierre , & que quelques
uns nous ont nommée herbe à ferpent ^ a toujours été
en fleurs depuis ñotre arrivée..
Il en a été de même de ce pathéniaflrum à fleurs blanches,
qui n'a point de nom dans cette Ifle , quoiqu'il y foit trèscommun
, èc qu'on appelle matricaire à Saint - Domingue..
De même encore d'une cuftute ( i ) qui s'étend fur les
arbres , & qu'on trouve très-rarement.
A ces plantes nous avons à en ajouter d'autres obfervées
depuis , ou vérifiées ; telles font :
Une efpece de piment ( 2 ) , dont le fruit eft très-petit ,
èc qu'on appelle piment-grive..
Une rivtna de Plumier, qui n'a point de nom vulgaire.,
Cette efpece d'oxis ou d'alleluia ( 3 ) , qu'on appelle aux
Ifles ofeille de bois, parce qu'on la trouve dans les endroits
les plus incultes ; elle tient lieu d'ofeille ordinaire.
Cette verge dorée (4) , que l'on défigne fous le nom cíe
virginiana , & que l'on retrouve dans toutes les parties du
monde.
Une mauve ( 5 ) , dont les fleurs font jaunes Se folitaires,
& qu'on appelle balais.
Une efpece de verveine à fleur bleue , ou plus exa£tement
violette (6).
Une conize (7) , que l'on nomme l'herbe à Saint-Jean..
L'héliotrope , décrit Se deiïïné dans rHifl:oire de l'Aca-
( 5 ) Palma. (6) Aurantium.
( I ) Ciifcuta.
(2.) Capficum.
(3) Oxis.
(4) Virga aurea.
(5) Malva.
{6) Verbena.
(7) Coniza.