fí^'iiiii
n }
m
il»
i'lll!
! . •
V O Y A G E
pomper , parce que celles-là s'étendent s'éloignent da
pied de la plante.
Il y a encore cet inconvénient dans la méthode actuelle ,
que ces herbes dont on échauffe les pieds de café , fervent
d'afyle aux infedes de toute efpece , fur-tout aux fourmis
& aux criquets ( z ) qui nuifent à toutes les plantes.
Deuxieme qaef- On fait quc les cannes à fucre font une efpece de rofeaux,
tion fur rufagede Quand on les coupe pour en faire du fucre , on n'arrache
-idiler iur la terre • ^ fouches , & OU kiffe fécher & les pailles des can- » ,, pourrir fur la terre
nés à lucre. leurs feuilles , que 1 on appelle paiLles,
Ne vaudroit-il pas mieux les enlever ? L'air en acquerroit
une circulation plus libre autour des fouches & de eurs
rejettons. D'ailleurs la chaleur du foleil en pénétreroit
mieux à travers la terre , à qui cette chaleur eft uiterceptée
en tout ou en partie par les pailles que l'on y lailFe pourrir.
Les habitans penfent que cet ufage nuiroit beaucoup à k
terre , qu'elle en feroit plus promptement épuifée. Je ne fais
fur quel principe eft; fondée cette crainte ; ce n'eft pas fur
« l'expérience , je n'ai pas oui-dire que perfonne l'ait tentée ;
ce n'eft pas fur la théorie ; on s'en occupe peu , & nous venons
d'indiquer les avantages que promettroit la méthode
contraire. Ces avantages dédommageroient de l'engrais
que l'on cherche à donner aux cannes en laiffant pourrir
leurs pailles fur la terre.
On ne peut d'ailleurs tout concilier ; il ne s'agiroit que
de répandre ce même engrais , en faifant pourrir ailleurs ces
)ailles plus promptement ; il feroit mieux encore de^ les
3rûler,pouren diftribuer er^uite les cendres fur cette même
terre. * t • n.
Ilfagecontraire, J'ajouterai à ces raifons que depuis que ce mémoire eft
¿prouvé avec iuc- ^ ^^ Américain , habitant de Saint-Domingue , ( M.
Fac^e, dont l'Académie a reconnu les lumieres & k capacité
, en l'admettant au nombre de fes correfpondans ) m'a
dit avoir éprouvé avec le plus grand fuceès, la méthode que
( £ ) Efpe'ce de grillon,
A LA M A R T I N I Q Ü t.- l'iy
je propofe d'enlever les pailles des cannes à fucre du lieu
où elles font coupées.
Les Efpagnols qm cultivent en Europe fur k Cote de Malaga
des cannes à fucre, ont un ufage quipourroit être avantageux
enplufieurs endroits de nos Colonies. Ils partagent le
terrein qui eft planté en cannes en pluiîeurs petits carreaux.
Ils les entourent de foffés peu profonds , pour y ramaffer
l'eau de k pluie. Elle humecte k terre de chacun de ces petits
carreaux ; elle eft enfui te pompée par k chaleur , &c
attirée vers les racines des cannes à fucre.
Cette plante étant de k famille des rofeaux fe plaît dans-
Jes terres humides, pourvu qu'elles ne foient pas noyées.
Les cannes à fucre que cultivent les Efpagnols font trèsgroiTcs
, & leur tige eft très-haute.
Il eft vrai qu'on y laboure les terres ; mais leur fuccès
tt'eft-il pas une preuve qu'on devroit les labourer en certains
cas dans nos Colonies ? Quelques hàbitans-du Lamentin
ont commencé à travailler avec k charrue des terresfortes
quils ont dans les lieux plats ; on pourroit étendre
encore plus loin l'ufage de cet inftrument.
Ne ieroit-il point très-convenable , par exemple , de fe
fervir de la charrue dans les terres infectées par les fourmis»
& de les labourer très-fréquemment, jufqu'à ce qu'on eût
détruit ou chaiTé cet infe£te ? Le grand nombre de labours
qui fe fuccéderoient de près à près dans un court efpace de
tems , fatigueroient ces animaux, troubleroient leurs reprodudions
, en feroient beaucoup périr , &L détruiroient k
plupart de leurs oeufs.
On pourroit dans les mêmes vues , en faifant ces labours ,
répandre de k faumure de boeuf, qui contient du fel marin
, & encore mieux de k chaux , qui, mêlée avec les terres
par ces labours , en écarte ou fait périr toutes fortes d'infe£
tes , & devient même un engrais pour les plantations,-
Je ne parle pas de kfui e qui produiroit les mêmes effets ,
elle feroit trop rare dans nos liles , où l'on n'a de cheminées^
que dans les cuilines.
Je propofe ces moyens, parce que ce mal , comme nouS'
Cahtire des cannes
a. fucre par les'
Eíjíagnols en Europe.
Ne devrait - on'
pas labourer les'
terres aux Ifles >
Leriaboiirs pour--
roient^ eu ccarteî^'
les fourmis,.
. iji','-
ir" ' ;
f l
l i l l
î'Ii , - i j
Autre prcfervatif
contre cet infedà •
•• r4
( .
im I