ï i o VO Y A G E
futaille, je le gardai près de dix-huit mois , après l'avoir fait
mnfvaieren bouteilles, fans qu'd fe fut encore gate, )e
laurois confervé plus long-tems, fuivant les apparences
mais le bâtiment dans lecpel il etpit, fut détruit par 1 ou- .
' ^ ï e s ' j é f u i t Î ont des caves , je n'en trouvai point chez
moi quand j'y arrivai ; je pris les précautions qui poujoient
m'en dédon^mager ; mais on fait tout le contraire dans
noriiles ; on n'a^omt de caves ; au li.u de mettre les vii^
dans des lieux fouterrcins , ou dans quelqtie lieu frais ^
abreyé du foleil, on les enterme dans les endroits les pi s
élevés de la maifon , ou dans des bâcimens de bois , qui ne
font crarantis du foleil & de la chaleur , que par une fimple
•Letonnei-refe.fait
.entendre fur nier.
à cet égard la chymie eil bienop-
,pofé à cet uiage. On fait que quand on expofe le vin a une
k a l e u r un peu confidérable , fa fermentation recommence,
k s parties fe décompofent , l'acide fe développe , & le vm
A f i n f e ^ u - e r T l f d i a l e u r de ces climats eft aifez confidérable
poui'caufer ce mouvement dans les parties du vin,
il fuffit d'examiner par les thermometres celle qui regne
oumellement., fur-tout celle du foleil à laque le le vm
ie trouve prefque immédiatement expofe, par les neghsenccs
dont nous venons de parler, '
^ Quelques perfonnes penfent qu'on neiitend jamais le
tomieiu-e fur mer. On trouve dans les recapitulations du
mois de feptembre , des faits qui prouvent le contraire.
Ce ne font pas les feuls qui foient parvenus a ma connoilfance
on peut confulter ceux qui ont fait des voyages de
lone ckirs ; j'ai été témoin moi-même dans mes voyages
de France à l'Amérique , de quelques orages ou li^ le taifoit
entendre. Mais les exemples en font fi peu frequens ,
que peut être ceux qui ont adopté cette opinion , n en ieroient
pas moins fondés à penfer que le tonnerre ne fe fait
^itendre qu'au voifmage des terres,. Pluficurs
A L A M A R T I N I Q U E . m
Pluficurs plantes d'Europe que nous avons cultivées à la
Martinique ne peuvent pas y fleurir ; d'autres produifent
feulement des fleurs ôt ne fru£tifîent point.
Elli-ce la faute du climat, èc l'effet d'une végétation trop
prompte? Ou nous manquoit-il, de même qu'à ceux qui
.palFent aux Ifles , aifez de connoiflTance ÔC de pratique
du jardinage ?
Les Phyficiens &L les curieux qui chercheroient les occasions
d'être utiles , pourroient donner leurs inftrudtions à
ce fujet ; ils rendroient un grand fervice aux habitans. Tous
les jours on fe plaint que dans ce clifîiat, qui ne refufe rien
dans aucun temsde l'année , on ne peut pas élever les plantes
potagères les plus nécefl^aires , ni les fleurs ; on eft obligé,
pour fe procurer ces petites reffburces & ces agrémens,
d'avoir recours à des pays auffi éloignés que l'Europe.
J'ai cherché fur tous les opuntia la cochenille , que le
P. Labat aifure avec fa confiance ordinaire fe trouver dans
nos Ifles. Je ne l'ai pas trouvée ; cependant je ne perdois
pas de vue cette brandie utile de commerce ; j'ai continué
en vain ces mêmes recherches avec attention , pendant les
cinq ans & demi de fé our que j'ai fait à la Martinique.
J'ofe répondre que le Gouvernement peut, quand il le
voudra , fe procurer par des moyens fimples &: faciles cet
infecte précieux , dont il fe fait un débit tous les ans d'environ
quinze millions , au profit d'une nation qui ne l'emporte
pas fur la nôtre en aâ:ivité.
Quelques autres peuples européans ont fçu fe conferver
jufqu'à préfent la propriété exclufive de certaines productions
qui les ont enrichis. Les avantages qu'ils en retirent
fur nous , eft un tribut que nous nous laiftbns impofer aveuglément
; ils le doivent à notre négligence ou à notre tinaidité
, autant qu'à notre ignorance.
Le tems , ou quelque heureux hafard, l'accroifl^ement du
commerce, les efforts de l'induftrie , les lumières mêmes
que les fciences répandent chaque jour, nous feront pofleder
à notre tour ces riches productions, &c les rendront
peut-être communes a toutes es nations.
Q
Plulîeurs plantes
d'Europe ne peuvent
fruâifier ni
fleurir.
La coclienille n'a
pu fe trouver fur
les opuntia.
On pourroit fe
procurer cet infcc-;
te précieux.
Âinil qae les épiceries
que la Trance
néglige.
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