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Tout contrarie
rétuùe à l'Amcri-
Pourquoi ces sbfervations
forment
an arucle fcparé.
ii6 VOYAGE
foiu-mis ; quand il eft grand , il peut, att moyen de fcs aïk
, fe tranfporrer par-tout.
Ainli tout s oppofc à l'étude à l'Amérique ; êc pour en
parler fans partialité , ce n'eft pas l'indolence feule &: la
mauvaife volonté des Américains qu'il faut accufer , s'ils ne
s'y livrent point. D'une par t , la chaleur accablante &c continuelle
; les mornes ou les inégalités du terrein , qui fe renouvellent
à chaque pas , la difficulté de pénétrer dans des
bois, prefque inaccelîibles par les lianes qui en ferment
l'entrée, ou par les- plantes épineufes qu'ils oppofent aux
Naturaliftes ; l'inquiétude d'ailleurs, Sc la frayeur que les
ferpens peuvent inipirer ; l'incommodité des-démangeaifons
les plus cuifantes , caufées par les ¿eies rouges qu'on trouve
par-tout ; les obftacles que tant d'infeéles multipliés fansnombre,
apportent en tout tems aux obfervations &c auxcolledions
; d'un autre, par t , le dégoût de travailler feul,
le découragement que l'on a , quand on ne peut pas communiquer
fes vues & fes lumières-à des perfonnes 'qui ont
les mêmes goûts ; enfin ces obftacles, ces dégoûts & ces
dangers , ne"font adoucis par aucune efpérance de confidération
perfonnelle, ni par aucune émulation,, parce que
Tétude n'eft accompagnée de l'une ni de l'autre dans un pays
cil perfonne ne s'y livre. Il faut qu'un obfervateur ait un zele
& un courage bien ferme , pour n'être pas refroidi ou arrêté •
par toutes ces raifons=.
O B S E R V A T I O N S G E N É R A L E S .
Cinquième & dernier article des Récapitulations,.
Le cinquième & dernier^ article dès récapitulations de
notre journal contien^t des obfervations.générales , relatives
à riiiftoire naturelle, à la phyfique, à l'agriculture , &
même au commerce , dans les chofes qui ont quelque rapport
avec ces fciences.
Nous avons cru devoir en faire un article féparé. Celles
A L A M' A- R T I N I Q U E. virj-
•de phyfique , cVagriculture ôc de commerce femblent l'exiger
; elles font quelquefois comme ifolées, ne paroiflent
avoir aucune liaifon avec celles qui tiennent plus- immé--
diatement au-regne minéral , . , au regne végétal, au regne
animal , ou-aux obfervations météorologiques. Quelquefois
auifi elles nous ont préfenté des vues , ou elles ont donné
lieu à quelques remarques ; c'eft ici que-nous les avons
placées.
Les quatre premiers articles des récapitulations ne fons
donc deftinés en quelque façon qu'aux météores , & aux
diverfes produ£tions de la nature , .à mefure que nos recher"
ehes nous les ont découvertes ; celui-ci préfente leurs combinaifons
, leurs ufages ,. leur hiftoire , & les faits de toute
efpece qui peuvent y avoir quelque rapport,
LavîteiTe avec laquelle nagent les poifl^ons , & la durée
coiiftànte de cette vîteiTe , ne paroîtroient pas vraifemblables
, fi ellesin'étoiont pas bien connues. Ils fe raiTemblent
quelquefois en très-grasiid nombre, & fuivent les vaifleaux
qui viennent d'Europe à TAmérique , pendant près de la
moitié de leur route.
M. le Chevalier de Chimbaûd , cet ami dont nous avons
parlé plus d'une fois, étant parti de la Martinique pour
France par la voie de Marfeille,. m'écrivit que dans cette
traverfée , qui fut de plus de cent jours ils rencontrerent
une prodigieufe quantité de thons. Ces poiilons les accompagnèrent
pendant quarante-fept jours; ils difpàrurent
tous , en même tems , & au moment que l'on quitta
rOcéan , pour entrer dans le détroit de Gibraltar. On en
prit huit cens trente, fans qiie leur nombre en eût paru
diminué.
On ne pouvoir pas douter que ce ne fût les mêmes qu'oil
avoit vus les premiers jours ; ceux qu'on avoit bleiTés avec
le harpon , ou avec la ligne , & qvi'on rejèttoit à la met- '
parce qu'ils étoient trop petits , repafi^oient tous les jours
avec des marques de leurs bleiîlires , de même que d'autres?
auxquels on avoit attachés des morceaux d'étoffe ou de'
linge ,, ôc qui fe laiffoient reprendre une fécondé fois, -
ViteiTe avec iâ-iquelle
nagent ¡espoiifonî.
Eiemple 3 ils iTrî- "
vent un vailleair^
pendant quarante-»'
fept jours.
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