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•îtlouiins employés
à la îylatiinique.
•Un de leurs défauts
facile à éviter.
-Il faudrait en^
yojer aux Ifles des
M^clianicieas &
des Chymiftes.
V O Y A G E
elle ne fait aucun bruit ; on eft rendu là où l'on veut, avant
que l'ennemi s'en apperçoive.
Je ne décrirai point ici les moulins dont on le iert dans
nos Ifles , foit pour la préparation du café , fort pour exprimer
les cannes à fucre. Ces articles feront traités un jour
dans les mémoires que nous avons annoncés fur l'exploitation
des produaions de nos Colonies. D'ailleurs les moulins
à fucre font deffinés , 6c amplement décrits dans les voyages
du P Labat. Je remarquerai en paffant que ce qu il a donne
fur la fabrique des denrées de l'Amérique , eft preique la
feule partie eftimable de cet ouvrage, auiH indigefte qu indécent.
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Nous obierverons feulement à prefent que les moulins a
fucre confiftent en trois cylindres , qu'on nomme tambours ,
placés à côté les uns des autres verticalement, entre lelquels
on exprime les cannes à fucre. Quand ils ne font pas
mus par l'eau, ce font des cîievaux , des mulets , ou des
boeufs qui font tourner ces tambours fur leurs pivots , a la
rencontre les uns des autres , par des leviers qu'on appelle
les bras du moulin. Ces bras font toujours inclines aux tambours
qu'ils font tourner , tandis que la fituation du terrein
dans la plâpart des habitations, permettroit de les placer
borifontalement ; on perd donc l'avantap _ qu'on auroit
d'un levier droit, qui eft toujours moins fatigant, plus
fort qu'un levier incliné.
Ilferoit avantageux que ces moulins fuiTent comme en
Europe, afin de leur donner toute la perfedion dont ils iont
encore fufeeptibles. . , ,, a
Ce feroit peut-être un ob et digne de 1 attention de 1 Académie
& certainement de celle du Gouvernement, de
{c procurer des modèles en petit de ces moulins & d'avoir
à ce fujettous leséclairciiTemensnéceflaires parles habitans
Se par les ouvriers. ^ i • j
On a fait des frais pour envoyer dans nos Colonies des
Botaniftes ; le P. Feuiliée même y paiïa ious ce nom , quoique
oeu verfé dans la botanique ; ce fut prmcipalement aux
obfervations aftr.onomiques que fut confacre fon voyage,
A L A- M A R T I N I Q U E . ^ _i35
Cependant tout eft prefque encore à faire à l'Amérique
du côté de la botanique, & nous n'avons que des cartes
marines défeâueufes , & des defcriptions imparfaites de nos
Ifles. Leur objet principal, 6c l'utilité de leurs produilions,
pour le Royaume, ne demanderoient-ilspas qu'on y envoyât
par préférence des Phyiiciens-Méclianiciens , ôc des Phyiiciens
Cliymiftes ?
Les premiers s'attacheroient à corriger &à perfe£tionner
les diftérens moulins qui font néceiTaires à diriger les eaux
de ceux que l'on fait mouvoir par ce fluide , & à plufieurs
autres bel oins femblables.
Le travail des Phyficiens-Cliymiftes feroit d'apprendre à
ménager & à conduire avantageufement le feu des fourneaux;
d'inftruirc nos Colonies fur la fabrique du fucre, fur
laquelle les liabitans n'ont aucune théorie, ni , à proprement
parler , d'autre méthode que celle que l'ufage leur a tranfmife
de l'un à l'autre.
Ils- s'occuperoient même à chercher dans les produ£tions
de ces climats , trop peu fréquentés parles favans , de nouvelles
teintures, que vraifemblablement la nature leur ofFrir
o i t , ou quelqu'autre matiere de commerce , qui pourroit
devenir un jour très-avantageufe au Royaume.
Certainement des vues aulîi intéreiTantes, font dignes de
l'attention d'un homme d'Etat qui veut fervir fa patrie ;
elles mériteroient les éloges & la reconnoiilance des fa--
vans , autant que des autres fujets du Royaume ; elles honoreroicnt
le regne , èc les Miniftres à qui on les devroit,-
Avantagescjue les'
Colonies en retire»
roiciit.
Ainiî que le '
Royaum®.
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