îS ^ . VOYAGE
Oil poiirroit done regarder la Martinique comme une
I f i C CU
Carrières de
mariire.
Tuiles fabriciiccs
aux Mes.
On n'j fait pas
donner une couverte
à la poterie.
Chaux fe Fait
avec les madrtporer.
tivee leuicment en cannes à fucre & en café. *
Des Carrières, des Mines,
•f-cs Piorres.
t ;n'ierEs de p:cr-
J''-'^ àa raille trèsrares.
Aucunes mines
connues.
_ Les carricres de pierres de taiile font fort rares à la Martinique
; on en a befoin cependant pour monter les chaudieres
& les lourneaux néceflaires fur les habitations. On y
lubihtue des rocliers que l'on taille après les avoir fait
éclater.
Ces rochers font des laves confidérables ; j'en ai vu dans
ies_ environs de la montagne Pelée , dont la groileur excéciojtiouvent
celle de deux barriques de vin.
Nous n'avons point vu de marbre : un Architeae du paysm
a dit en avoir trouvé trois carrieres ; il m'avoit même
mdique les heux où elles font fituées: je n'ai pu m'en afllirer
par moi-même.
On fabrique des tuiles à la Martinique , ainfi que toute k
poixc potme , mais on ne fait ni briques ni carreaux ; on.
les porte de France , de même que tous ces petits vafes &
ultenfiles de terre verniiTée dont le peuple fe iert : on ne fait
pas aux liles leur donner le vernis.
On fait de la chaux avec des madrépores & autres femblables
corps marins , que l'on appelle par cette raifon
pien-es a chaux. Elle eft moins bonne que la chaux de
r ranee.
lorfqu'on veut en faire du mortier , fur-tout dans les
ouvrages qui doivent être expofés à la pluie ou au feu , on
la mele avec des cendres de baga[fes au lieu de fable. Les
bagajjes^ íont des cannes à fucre dont tout le fucre a été
exprime. Dans cet état elles fervent en guife de fagots ou
de bourrees , pour échauiFer les chaudieres oh fe prépare le
lucre. ^
Quelques recherches & quelques qucftions que nous
ayons faites, nous n'avons pu découvrir aucune forte de
mines. Cependant aux environs de la montagne Pelée le
rivage du bord de la mer eft couvert d'im ikble noir' &
A L A M A R T I N I Q U E . 19
luifant, attirable par l'aimant. On le trouve auifi , quoiqu'en
moindre quantité , dans prefque toute l'iile , fur les
bords des rivieres ( 4 ).
Nous avons encore vu fur cette même montagne des
morceaux de minerai de fer, qui ne (ont point attirablcs par
l'aimant, mais qui donnent toutes les indications du fer,
en les foumertant à d'autres épreuves. On trouve par-tout
dans cette Ifle des vejîiges de fer ; nous en parlerons plus
particulièrement dans d'autres Mémoires.
Des Rivieres.
Les rivieres de cette Ifle dilFerent entr'elles par la qualité
de leurs eaux , comme les divers terreins qu'elles arrofent.
Ce que nous appelions rivieres , pour fuivre les termes
ufités du pays , ne font que des ruiiTeaux guéables ; ce font
)our la plupart des nappes d'eau fort peu larges , qui dans
es tems ordinaires n'ont environ que fcpt à huit pouces de
profondeur ; une pluie de quelques heures en fait auiE-tôt
des torrens.
Le plus grand nombre des rivieres découlent de la montagne
Pelée. Celles-ci fe répandent dans la partie occidentale
de l'Ifle & dans la Cabefterre. Elles coulent donc toutes
fur les terres ponceufes dont nous avons parlé , entre des
• cailloux ou des rochers.
Ce font celles dont les eaux font les plus claires, les plus
légeres & les plus eftimées. Celles de la riviere du Fort-Saint-
Pierre font fur les étrangers le même eiFet que les eaux de
la Seine fur ceux qui n'y font pas habitués.
Il y a dans la partie occidentale de l'Ifle , entre le Bourg
du Fort-Saint-Pierrc & celui du Prêcheur , une fontaine
d'eaux chaudes & minérales , qui prend auffi fa fource dans
la montagne Pelée ; on en a fait ufage quelquefois. J'efpere
Rivieresi
Ce qu'elles font
à la Martinique.
Le pins grand
nombre vient de la
montagne Pelee,
Leurs eaux font
les plus claires &
les meilleures.
Source d'eaux
minérales près la
montagne Felce.
(4) A^ota. Là P. Dutertre qui en parle , die qu'on en avoit forgé
du fer qui étoit très-beau & très-bon , aujji maniabk que le meilleur fer
ii'Efpagne. Hii^. des Ant . T . i , p. 75.
C i )
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