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•fíWili!
Puces & punîilcs
font peu communes.
Mouches domestiques
en cjuanti:c.
ratiguent par
leur réliftance.
Vers dépofés folles
viandes , par
quels infeftes.
Mouches ichneumons
, ftêlons ,
guêpes.
Mouches éphetnetes
fingulieres.
Araignies.
ï i o V O Y A G E
par une chalcui- continuelle , & fe fuccedent fans interruption.
Que de Reaumur ne faudroit-il pas pour ëpuiler cet
article ! Cette partie d'hiftoire naturelle y eft peut-être auiTi
étendue que la botanique. Il eft vraiiemblable que cette lile
nourrit autant d'efpeces d'infecles que de plantes.
Il eft étonnant que dans un pays auili chaud , on ne foit
pas très-incommodé des puces 6c des punaifes. Elles y font
cependant fi peu communes , que quatre mois après notre
arrivée , nous n'en avions pas encore vus.
Il n'en eft pas de même des mouches domeftiques ; on en
voit en tout tems , 6c en très - grande quantité. Je ne fais fi
cette même chaleur habituelle du climat agit fur elles comme
fur les hommes , èc les rend indolentes ; mais je ne leur ai
pas remarqué la même vivacité qu'ont celles de l'Europe
dans l'été. Elles fatiguent par leur opiniâtreté ; on les chalfe
à tout inftant, à chaque fois elles reviennent conftamment
à la même place ; on diroit qu elles craignent la peine qu'il
y auroit à s'écarter de l'endroit oii elles fe font d'abord
pofées. ^
Nous n'avons pas vu la mouche bleue qui gâte les viandes
en Europe. A la Martinique elles fe corrompent par leur
>ropre fermentation inteftine. D'autres infedes y dépofent
eurs productions ; ce font fans doute ceux que les Naturaliftes
défignent fous les noms de dermeftés & de ftaphylins.
On en trouve les vers fur le boeuf falé qui fe tranfporte
à l'Amérique , & dans la faumure faite pour conferver ces
falaifons.
On trouve à la Martinique des mouches ichneumons,
des frelons , des guêpes ; mais on n'y voit point d'abeilles,
proprement dites , quoiqu'il y en ait une efpece à la Guadeloupe
, & dans d'autres parties de l'Amérique.
On voit aiTez fouvent ces mouches éphémeres fingulieres
, que M, de Réaumur dit dans fon mémoire fur cette
efpece d'infcde avoir reçu de Saint - Domingue , dont le
corps eft féparé du corfelet comme par un fimple filet, &c
reiîémble à un marteau qui feroit toujours en mouvement.
Les différentes araignées pourroient feules occuper un
DifFcrencC de i'uïi
Si de l'autre.
A L A M A R T I N I Q U E , m
article. Elles font en grand nombre , &c très-variées , foie
>ar la ftruclure de leur corps , foit par leurs couleurs, par
eurs poils , ou par la diveriité de leurs travaux. La plus
groffe de toutes eft celle des boi s , que Marcgravc rapporte,
avec ligure , fous le nom de n h a m b a - g u a c u .
Cet infecte que nous appelions en France coi^/z, cft Ci ConiÎns, dits mamultiplié
dans nos Illes , que l'on peut dire que c'eft un de ringouins & moat
leurs fléaux, A parler exactement , aucun lieu n'en eft
exempt dans la faifon des pluies ; mais les quartiers où nous
avons dit qu'il pleuvoit le plus dans le cours de l'année, &
principalement ceux qui font marécageux en font iî incommodés
, qu'ils fembleroient devoir être inhabitables.
Il y en a de deux fortes , on les appelle maringouins &
mouftiques. Les uns bourdonnent fans ceiFe , les autres piquent
la chair fans faire aucun bruit. Les premiers tiennent
en éveil par leur bourdonnement iemblent nous avertir
d'être fur nos gardes. L'attaque des autres étant inopinée ,
en devient plus difficile à éviter. Cependant , foit que ce
bourdonnement fatigue, foit qu'il foit trop inquiétant d'être
toujours avertis d'un mal qui nous menace , foit enfin que
nousfoyons facilement irrités d'être livrés , pour ainfi dire,
fans défenfe à un fi foible animal , & que nous regardions
même fon avertiflément comme l'infulte d'un ennemi qui
nous provoque ; les maringouins f o n t , de l'aveu de tous
infiniment plus dcfawéables & plus déteftés , que les mouftiques
qui piquent ians s'annoncer.
Rien n'eft fi commun que cette efpece de grillon de la
campagne , dont Moufet ëc Ray ont par ié, & qui eft déerit
&c deffinépar S loane , p . Z 0 4 , ^ t a b . z j f f , f i g - 6 ^
fous le nom anglois vulgaire field-criquet. On le nomme
auifi c r i q u e t dans nos Ifles. Cet infeéte qui , comme on lef
a i t , fe tient le plus fouvent dans la terre , eft fi multiplié ,,
qu'il eft très-nuifible aux plantes. Il s'en introduit toujours,
quelqu'un la nuit dans les maifons , où ils font très-incommodes
par leurs cris aigus.
Il y en a un autre que nous n'avons vu que dans des
Gnllon , dit «aï'
Aütre-, dit ma*'-
trows ,, ou dans des ereux d'arbres, îl entre très - rarement' = î?*'^'^-
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