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Akali volatil envoyé
à l'Amérique
pour en faire i'cprçuve.
loa ' VO Y A G E
cclles qui font uatécs ; fur le témoignage de Marcgrave 5C
de Pifon , je l'appris à divcrfes perfonncs , qui l'ont éprouvée
avec fucceii. Un de fcs grands avantages , c'eft que la
guérifon cil prompte ; c'eft l'ouvrage de vingt-quatre heures.
Elle n'exige pas d'ailleurs comme tous les autres remedes
ulités en ^zvc'û cas , que le malade ne dprmc point pendant
près de deux jours. ^ . .
Depuis mon retour en France , f.ai envoye a la Martinique
, pour ce même traitement, de l'alcali volatil , que
M. de Jullieu a employé contre la morfure des viperes avec
tant d'efficacité , au rapport des mémoire? de cette Académie
(4). S'il a le même fuccès qu'en Europe, ce ieroit
un remède encore plus fimple & plus comniode que le
caapélnt, puifqu'on peut l'avoir en tout tems en le portant
jur'foi , au lieu que cette plante ne vient point dans tous
les terreins à la Martinique, On ne la trouve point, par
( 4 ) J'aurai occaiion de padec dans la fuite de mon journal d'un
autre remede connu depuis peu d'années dans nos Kles j c'eft celui où
l ' o n faitufage d'une plante qu'on y appelle l'envers hlanc. Cette plant«
eft une de cell-es que Plumier a décrites fous lenoip de Maranta.
Mais je ne crois pas devoir difterer de publier que depuis l'exameiî
de cet ouvrage , ¡'si fçu que l,es Indiens de la Cuyanne avoient appris
aux habitans^de Cayenne un remede à-pgu-près femblable , dont ils
f e fervent pour la morfure de quelque feupent que ce foit. Ils prennent
des feuilles ^ouanguc ou ouangle , iiprès les avoir pilées, ils en font
boire le jus au malade , & en appliquent le marc fur la morfure.
La plante que l'on connoii à Cayenne fous ces noms ¿:ouanguc ou
ouan^h , eft celle que Ion appelle glngiri à la Martinique. Ceft le
dhiraiis fefanum diaa , ruheUo flore Au P. Vlami^Tfefanurv filas
cvato-oblongis hitegfis. Linn. fpic. p. <^34. Schit. élu rheed mal.
p. , t. LIF, , . . . .
M. de Préfontaine, Officier de Cayenne ^ de qui Je tiens ce fait ,
alfure en avoir vu l'épreuve piufieurs fois, &c toujours avec un fuccè?
certain. Ce remede eft d'autant plus utile à connoître dans nos Colonies',
qu'au défaut du caapéba , qui n'eft pas commun , & qui pourroit
n'être pas bien connu de tout le monde, on peu: avoir par-tout,
en touttems, & à fa portée despieds de gingiri. Les habitans & le^
çegres la cultivent pour fa graine que Ion mange.
A L A M A R T I N I Q U E . ro5
exemple, dans toute cette partie de I'lfle qui avoifme la
montagne Pelée , où les terres font ponceuics.
Nous aurons à parler dans- les ohiervatioins des années
fuivantes des remedes & des faits fingulîers , qui font relatifs
aux ferpens , & dont nous avons été fémoins.
On déiîgfte dans nos Ifles fous le nom général-dc ferpens
tous ceux qui font Venimeux , c'eft-à-dire , les couleuvres. rej>-eiis, i
On appelle coureffe à la Martinique une autre efpcce qui
fï'cft point ma-lfaifante.-
Deuï fortes (îe
un iàns
Des Lér^ards.
Ce lézard , que l'on défigne fous le nom à'iguajie de
fenembi , s'appelle à' la Martinique gros lézard
On nous avoit aflln'é qu'on prenoit cet animal en fifflant.
Il a tant de plaiilr , Viit-ôu , à entendre liiller, que c'eft un
moyen de l'endormir ; s'il ne s'endort pas il y prête du
moins ime fi grande attention, qu'occupé de cé bruit uniquement
, il eft comme immobile , & ioutFre patiemment
pendant ce tems qu'on lui paiTe ma noeud coulant au milieu
du corps pour le prendre. Le P. Labat j qui dit l'avoir vu ,
faconte à ce fujet, fuivant fon ufage , une hiftoire •( 5 ). On
ne peut pas nier les faits que l'on n'a pas vus ; mais j'en ai
vu prendre piufieurs dans la fuite de mon féjoul- à la Martinique
, fans employer ce moyen. J'en ai même confervé en
vie très-long-tems , auprès defquels on a fifflé fouvent, fanS
qu'ils ayent paru y faire aucune attention.
On appelle anolys dans nOs Ifles du Vent tous les petits
lézards de jardin. Ils font à-peu-près de la groiïcur èc de k
longueur du doigt.
Ceux à qui le P. Dutertre donne le nom d'anolys font,
felon lui , d'un pied , ou d'un pied &C demi de longueur.-!|i>&;
cî'une groiTeur proportionnée.
Sloane ( dans fon voyage à la Jama'/c]ue ) dorme une
^ 5 ) Labat, nouv. voyag. aux IJÏes j t. I. p ^ ^-.u-
Igtiane, ou 6-
neiiibi.
I
Anofj-i, oupetits
lézai-ds.