Òn a neglige de
Hiéme le càfc pendant
loiig-tems.
Comment il a
paiTc dans nos Co -
lonies.
Soins à cet égard
d'un vrai citoyen ,
de Al. Déclieux.
On a le veritable
canelier à la Mar -
tinique.
V O Y A G E^
^^C'eft ici la fable du jardin des Hefpérides , ou de la Toifon
d'or , réalifée. Les obftacles font vani s , & ne doivent
pas nous arrêter.. N'en doutons pas ,, au moindre fignal du^
Luvera in , il fe préfentera de nouveaux argonautes , pour
arracher de leurs mains ces tréfors dont la nature n a pas^^
voulu feuls lesfavorifer ; j'ofe annoncer avec certitude ie
fuccès de cette entreprife.
Il fut un tems oixVon n'ofoit efpérer de cultiver le cafe
dans nos Colonies , parce que les gr-in'^s que nous recevions^,
ne pouvoient pas gefmer. On imaginoit que les Hollandois^
les paiToient au four pour en deiTécher le germe.
Ils en avoient des plantations aux portes de nos Colonies^
à Surinam ; nous admirions leur bonheur , ians ionaer
à le partager. Le jardin du Roi nous procure cet ar-
L f e , dont la multiplication eft devenue une fource de n -
cheiTes pour le royaume. _ _ ,
Nous ne pourrions taire fans mgratitude que J Etat le
commerce L les Américains en ont l'obligation a M. D e -
dieux , qui l'apporta de France à la Martimque II m a dit
que la provifion de l'eau du vaiiTeau dans lequel il paiToit
devenant rare , & n'étant diftribuée à chacun qu avec melîire,
il avoit été fouvent obligé de partager avec ces ar--
buftes la portion qu'on lui donnoit pour fa boiiTon , afin de
confervcr le précieux dépôt dont il s'étoit charge.- _
Les ames bien née^ n'apprendront pas fans doute ce f a ï f
fans émotion. S'il eft vr a i , comme tous les bons elprits eii=
conviendront, qu'il vaut mieux enrichir une province qued'en
conquérir une autre par la force des a rme s , combiea;
la mémoire d'un auffi zélé citoyen ne doit-elle pas etre ajamais
chere à toute la France , par les fuites heureufesdc
cet événement! j c T
Il en fera fans doute de la canelle comme du cate.. L a
même ignorance nous a fait croire jufqu'a prefent que les..
Hollandois feuls poiTédoient aux Indes le veritable canelier
, propre à donner cette écorce précieufe qu ils vendent.
à toute l'Europe. ,,
Cette prévention ne peutplus nous tromper ; nousl avons.
A L A M A R T I N I Q U E . 113
à la Martinique. Depuis qu'il a été tranfporté de nos Colonies
américaines à Trianon , les Botaniftes ont reconnu que
c'eil le même que celui des Indes , dont les Hollandois récoltent
leur canelle. On l'appelle dans nos liles caneLierfauvage
; cette erreur fe fera fans doute établie encore plus
fortement par le mauvais fuccès des premieres tentatives
qu'on aura faites fur l'écorce du nôtre.
Elle m'a donné une véritable canelle , inférieure à la vé -
rite à celle de Ceylan ; mais qui peut douter que cette qualité
inférieure devoit être imputée, ou à quelque défaut
dans la préparation , que l'ufage & la pratique perfe£tionneroient,
ou au défaut de culture ? Cet arbre n'a pas été tranfplanté
aiTez fouvent dans nos l i l e s , pour donner à fon
écorce le même degré de perfe<£tion qu'aux Indes ; on peut
le regarder encore , pour ainiî dire , comme une forte de
fauvageon ; perfonne n'ignore la différence coniîdérable
que la culture met entre deux plantes de même efpece.
Maintenant que nous connoiiTons le tréfor que le hafard
a mis entre nos mains , ferions-nous excufables de ne pas y
-donner tous nos foins ? Il eft à craindre cependant qu'il ne
foit toujours négligé ; nous perdrons le fruit de cette découverte
, fi l'on n'eft pas encouragé par le Gouvernement.
Les habitans ne verront dans la culture de cet arbre qu'un
avantage éloigné , qui leur paroîtra même douteux ; ils
croiront qu'en abandonnant leurs revenus a£tuels , ce feroit
rifquer le certain pour l'incertain. L'occafion étoit plus fa-
^^orable pour le café quand on l'introduifit à la Martinique ;
il n'étoit pas encore devenu un objet de commerce ; à peine
même avoit-il excité l'attention, quand il furvintune mortalité
générale fur les cacaos ; prefque tous ces arbres périrent
en même tems dans toute ITfle. Cet événement dégoûta
de ce genre deprodu£tions. Il ne faut point d'encouragement
quand le péril ou la nécelTité parlent ; chacun
tourna toutes fes vues , & fonda toutes fes e
le café , qui fut bientôt multiplié par-tout.
On n'eft pas furpris de trouver des propriétés femblables
4ans les plantes d'une même famille , les progrès de la bo-
Qij
Cependant on lie
le cultivera point
iâns encouragement.
Pourquoi.
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eipérances fur
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