Remedí indiqué
par M. Barrere,
cprouré
fans luc-
CCS.
Auffi difficile à
Cucnr à Saint-Do-
Remcd» appris à
l'Auteur , qui a
ríulli.
Ce tétanos appelle
dans toutes nos
I l i e s , le mal de
mâchoirc.
90 VO Y A G E
cnfans reçoivent les impreiTions de l'air ou du vent , ii la
chamlM-c où ils font eft expofée à la fumée , à une trop
grande clialcur , eu à trop c e fraîcheur, le mal fe déclare
auííi-tüt j il commence par la mâchoire qui fe roidit , ¿c fc
reiTerre au point de ne pouvoir plus s'ouvrir pour prendre la
mammellc ; enfuite le col , le dos , 6c toutes les autres parties
du corps le roidilTènt pareillement ; l'enfant ne pouvant
plus prendre de nourriture , meurt dans cet état.
M. Barrere, qui a obfervé la «neme jnaladie à Cayenne ^^
dit ( dans ion Hiftoire de la France équinoxiale ) l'avoir
toujours guérie en faifant verfer de tems en tems des fceaux
d'eau traîchc iur l'enfant qui en eft attaqué , pour étonner
& rappeller íes fens. J'ai iixliqué par-tout ee remede á la
Martiniaiic , il n'a eu aucun fucces.
M. Cii evalier dit qu'il n'a été confolté que deux fois fur
ce-tte maladie. La premiere fois il ordonna trois grains de
fcl iédatif,. de qM|re heures en quatre heures , dans une cuillerée
de lait deWTiourrice ; l'enfant, dit-il, reprit le teton
à la premiere dofe ; mais foit que l'on eût continué ou non ^
il mourut. La fécondé fois, au défaut de fel fédatif, il fie
donner par intervalles une goutte de teinture anodine, qui;
ne produifit aucun eiïet.
Peu avant mon départ on m'^avoit donné la recette d'un
remede à employer dans certains cas. J'en fis l'épreuve une
fois avec fuccès. J'ai perdu cette recette , elle pourroit peutêtre
fe retrouver à la Martinique , entre les mains de quelu'autre
; la perfonne qui me l'a'voit donnée n'eft plus : ce*
'eroit un fervice à rendre à l'humanité que de la publier.
Ce tétanos des enfans nouveau-nés s'appelle dans toutes
nos Ifles & à Saint-Domingue , maldt mâchoire , parce que
c'efl: la partie qui en eft la premiere aíFe£tée. Outre les caufes
que nous en avons déjà alléguées , quelques-uns penfent
qu'elle pourroit provenir encore de ce qu'on auroit trop
ierré le cordon umbilical , quand on le noue après l'amputation.
Il eft vrai qu'il peut y avoir de la mal-adreiTe ou de l'ijQattention
, quanci on fait cette petite opération , j'ai été
••Si
'jii,
A L A M A R T I N I Q U E. 91
frappé de la groiTeur démefurée , & même cxtraordinan-e
du nombril des jeunes Negres ; dans quelques-uns elle égale
celle d'un gros oeuf de poule ; mais cette groffeur du nonrbril
ne peut-elle pas avoir été occafionnée aulTi par les efforts
& les cris de ces cnfans , que leurs meres occupées
au travail ne peuvent pas toujours alaiter ou bercer fuivant
leurs befoins ? D'ailleurs les accoucheurs & les nourrices
n'apportent pas la même négligence pour les enfans des
Blancs , cependant ilsTont également fujets au tétanos._
Neuf jours après la naiillince des enfans , on ne crauit
plus pour eux cette maladie , on commence alors à les expofer
à l'air. On dit cependant qu'on en a vu quelques
exemples au-delà des neuf jours ; mais ils font fi rares qu'ils
n'intimident point.
J'avoue que je me méfiai d'abord de ce terme fatal ac
neuf jours ; ce nombre même fi fouvent compromis pour
accréditer la fuperftition , me le rendit fufped ; mais j^ea
ai vu réellement des exemples au neuvieiiie jour , Se je n'en
ai point vu au-delà. _ ^
M. Barrere fixe aufli le danger de cette maladie au meme
terme ; M. Chevalier dit que ce tétanos à Saint-Domingue
attaque les enfans avant le huitième jour ; a-t-il voulu dire
par-là qu'après le huitième jour ils n'y font plus expofés?
Des Quadrupedes.
Nous avons dit qu'il naiiloit à la Martinique plus de femmes
que d'hommes, j'ai cru appercevoir la même différence
dans les animaux domeftiques ; cependant je n'oferois l'avancer
comme une regie générale , n'ayant pu fuivre exactement
cette obfervation que chez moi.
A peine trouve-t-on encore à la Martinique quelqu'un
des quadrupedes naturels à ces climats ; nous les rapporterons
dans le journal des années fuivantes. On n'y voit
prefque plus que ceux que les befoins, la nourriture des
lommes , ou la culture des terres ont fait tranfportcr d'Europe
: tels font les chiens , les chats , les boeufs , les anes,
M ij
Ne dure quî
neuf jours.
Ceux naturel s à
cette Ifle détruits.
-S