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Maladies,
Celle dite de
Siam.
148 VO Y A G E
Tourncfort à éternifer la reconnoiííance dûe aux travaux
du P. Plumier.
La poincillade ( i ) , belle fleur panachée , à qui des motifs
d'une autre forte ont fait donner le nom de l'un de cçux
qui ont G;ouverné ces Colonies dans leur origine.
La belle de nuit (2) , que l'on a confondue avec le vrai
jalap de la médecine.
Une cfpece de panis (3) non cultivé , dont l'épi a. plusd'un
pied &: demi de longueur.
Le quamoclit (4) à iïeur d'un rouge très-vif, que l'on
nomme etoile à la Martinique. ^ .
Une petite brionne rampante (5) , dont le fruit eft de la
groiîèur & de la figure d'une olive.. Il fe mange confit dans
ïe vinaigre à Cayenne , à ce que dit M. Barrere ; on n'en
fait aucun ufage ici , oii on le nomme cependant petit
•concombre.
Le calaba {6), qui eil très-lent à croître, & qui vient
mieux dans les terres feches & arides que dans celles d'une"
-bonne qualité.
Enfin cette efpece d'anonis (7) , défignée par les Botajiiftes
fous le nom à^ indi go de la Guadeloupe (8).
R E G N E ANIMAL.
La maladie du pays, ou maladie matelotte, a régné dansces
trois mois , mais fans maUgnité. Il eft mort peu de perfonnes
, tandis que les • autres années , elle fait, dit-on ,
beaucoup de ravages , fur - tout dans ce bourg, ¿c dans
cette faifon. _
Peu de jours après notre arrivée , un jeune homme qui
s'étoit très-fatigué , & qui avoit beaucoup mangé , eut une'
f i ) Poinciana,
(z) Jalapa.
(5) Panicum.
(4) Quamocliî.
( j ) Brionia,
(6) Calaba.
(7) Anonis.
(8) Foye^ la premiere parde dé
ce mémoire, page 12.4.
Petite Teroîè;.
A L A M A R T I N I Q U E . 149
indigeilion ; des remedes & de l'eau chaude commençoient
à le faire évacuer par haut & par bas ; le Chirurgien arriva ;
e'étoit à riffue du dîner, dans le fort du travail de l'indigelHon,
il le faigna cependant fur le champ , le traita
comme pour la maladie de pays , & le iauva.
D e cinquante-fix perfonnes que nous étions dans le navire
où j'ai paiTé , il n'eft mort que deux hommes, un paiTager
&: un matelot , le plus robufte de tous. De fept perfonnes
qui étoient avec moi, maîtres ou valets , dont deux
femmes , tous ont eu la maladie du pays , excepté les femmes
&: moi .
En feptembre , quelques jours après l'arrivée d'un négrier ,
( c'eft ainfi que l'on appelle aux Ifles les navires qui viennent
vendre des negres ) la petite vérole , qu'on nomme
ici verette , fe répandit dans ce bourg ; c'eft ce qui arrive
fréquemment à l'arrivée des négriers ; elle a attaqué beaucoup
de perfonnes, mais elle a eu peu de malignité pour
les blancs & pour les negres ; je n'ai pas appris qu'aucun
blanc en foit mort ( 9 ).
Il a régné auffi parmi les blancs & les negres une maladie
que Ton a appellée Wgounne ; elle dure encore , quoiqu'elle
ioit à préfent moins générale.. Elle fe déclaroit aux joues
& aux parotides , qui devenoient extrêmement enflées,-
O n l'a traitée en tenant chaudement ces parties, les enveloppant
de quelques embrocations graiTes , faites avec des
plantes du pays , & en ne permettant point aux malades
de s'expofer à l'air.
En août feptembre nous avons vu des oifeaux que l'on Oifeaurde paûàgSy
dit être des oijeaux de pajfage pendant l'hivernage feulement
; on les appelle en général gibier marin. Ce font des
bécaffines , des p
Maladie dita
gouriMs.
uviers
Nous avons vu le premier feptembre le nid d'un oireaiï
( 9 ) iVo^iî. I Nous avons averti que fous le nom de blancs , dont
nous nous fervirons à la façon du pays pour abréger , nous entendonsparler
des Earopéans ou Américains > qui ne font point negres, mu--
iâtres , ou iiTus du mélange de ce fang étranger,-