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V O Y A G E
liles melons de France ; des melons d'eau ( i ) ; des grenades
, les mêmes que celles d'Europe ; des petits pois , tels
que ceux de France, qui font appellés par cette raifon
pois de France , des mayennes : on les appelle ici des berrengennes
; elles font beaucoup plus groiles qu'en France ;
on les eftime comme un manger délicat par l'alTaifonnement
qu'on leur donne ; enfin une forte de haricot, ou
phafcole, dont le goût fucré &c délicat leur a fait donner
le nom de pois de vingt-cinq mille francs..
Fruits eti matxirité,.
Nous avons toujours vu en abondance les fruits fuivans«
Des avocats Ci), des annanas , des goyaves (3), des fappotillcs
(4) , des pommes canelles (5) , des grenadilles (6),.
des pommes liannes (7) , des ii:aqucs (8).
Il y avoit auifi en juillet des pommes d'acajou (9) ep
abondance ; il n'y en avoit plus en feptembre ; ©n difoip;
que la faifon en étoit paiTée j il n'y a plus fur ces arbres ni
fleurs ni fruits.
En août on commença à avoir des coroifols & des cachimans
10). On difoit auparavant que ce n'étoit pas encore
la faifon.
Nous vîmes auiFi au mois d'août des prunes monbin (i 1),,
a ns favoir quand elles avoient commencé.
On n'avoit alors qu'en petite quantité des oranges dou-
'ces ; on difoit que ce n'étoit pas encore leur faifon, quoique
nous euiTîons toujours vu depuis notre arrivée des oranges
aigres ôc des citrons..
(1) Angaria.
(2) Perfoea.
( j ) Goyava..
(4) Sapota.
(5) Giianabanus.
Granadilla^
(7) Autre granadilla.
(8) Icago.
(9) Acaju.
(10) Deux efpecesde guanaba^
nus.
( i î ) Monbin.
i È Î !
A L A M A R T I N I Q U E . 147
C'eil auíFi au mois d'août que l'on a commencé à manger
des abricots du pays (i).
Les raifms du bord de la mer (z) n'ont été mûrs 6c bons
a manger qu'en feptembre.
Dans ce même mois nous avons vu des pifbaches de
terre (3},
Aères & Plantes de toute efpece.^
Vers la fin de feptembre les poiriers (4) qui forment
l'allée des PP. Jéfuites, fe font dépouillés fenfiblement d'une
grande partie de leurs feuilles ; mais il leur en refte toujours
aiTezpour faire encore beaucoup d'ombrage. Nous n'avons
pas remarqué cette chûte de feuilles fur d'autres arbres
<de cette efpece.
Le lilas des Indes (5) a toujours fleuri depuis notre arrivée.
Afin de ne plus parler inutilement de cet arbre , je
dirai une fois pour toutes que dans tous les tems de l'année
il a des fleurs &C des graines, même lorfqu'il paroît un peu
dépouillé de fes feuilles. Quand il eft jeune , fes branches
bien garnies forment une tête dont l'afped efl très-agréable
; après un certain accroifrement ces mêmes branches paroiiTent
nues , & s'étendent de côté &c d'autre fans fymmétrie
& fans agrément j cet arbre n'attire plus alors les re-
„gards. On dit qu'on lui a donné le nom de lilas des Indes ,
parce que c'eil de-là qu'on l'a tranfporté dans nos Colonies
de l'Amérique.
Nous avons encore vu fleurir l'argemone (6) que nous
n'avons trouvée qu'au Fort S aim-F ierre.
Le médecinier (7) dont on fait tant d'ufage aux Ifles.
Le franchipanier (8), qui a été confacré par l'illuflrc
( i ) Mamey.
(1) Guiabara.
(3) Aracliidua.
(4) Bignonia.
(5) Azédaracli.
(6) Argemone.
(7) Ricinoïdes.
(8) Plumeria.
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