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ÌT P R È F A C E.
La mémoire de celui (]ue nous avons perdu mefera
toujours chere, & je rappellerai dans toutes les
occafions , avec autant de farisfadion que de gloire ,
ce que je dois aux lumieres de celui qui vit encore.
Si ces obfervations que j'ai faites à l'Amérique
fans aucun fecours, & que j'aTois condamnées à l'oubli,
peuvent mériter quelque attention, [e dois à fon
amitié db m'avoir engagé a les publier.
Heureux, iî j'avois eu plutôt les inftrudions qu'il
veut bien me donner, depuis que je fuis à portée
d'en profiter ! Elles lui aiTurent de nouveaux droits
fur mon coeur dans mes travaux à^ venir; elles aifurent
à ceux qui s'occupent de l'hiftoire naturelle, dès.
obfervations mieux faites de ma part, quand je re.-
tournerai à l'Amérique.
E X T R A I T D E S REGISTRES
de C Académie. Royale des Sciences.
D u 5 Septembre i-j6i.
N
e u s CommiïTaires nommés par l'Aciidémic , avonsexaminé
un ouvrage manufcrit de M. Thibault de Chanvalon
, Correfpondant de TAcadémie , intitulé : Koyage à
la Martinique , contenant diverjes Objervations fur la\Phyfique
, l'HiJîoire Naturelle , C Agriculture, les Moeurs & les
Vjagçs de celte Ijle, faites en lybi & dans les années fuivantes..
Autrefois les Philofophes , avec un petit nombre de
faits, fe croyoient en état d'expliquer la nature & la ftructure
de l'univers. Aujourd'hui revenus de cette erreur, ils
favent que chaque partie de la terre a fes phénomènes particuliers
, ÔC que ce n'eft que d'une grande affiduité à les
obferver , & de leur multitude réunie , que nous pouvons
efpérer les véritables fondemens fur lefquels on peut élever'
une folide philofophie.
L'Académie a regardé depuis long-tems la connoiiîance
des phénomènes météorologiques , comme une partie des
plus effentielles pour concourir à ce grand ouvrage , èc dans-
)lus d'une occafion elle en a foigneufement recommandé
'obfervation à fes Correipondans. M. de Chanvalon paroît
avoir bien rempli fes-vues ( par rapport à la Martini-
' Cet ouvrage été lu-à l'Académie-, à laquelle il avoir été deftiné ^
«ur remplir cette efpece d'engagmenr que cintraûènt ceux dont elle-^
:ait choix-pour fes correfpondaiis. On verra dans le jugement qu'elfe^
en a porté , les raifons qui l'ont fait imprimer féparément des ml--
n w i r e s d e s Sçavans étrangers que publie cette Compagnie.