?.s- _ V O Y A G E
Le Mniiftere , qui a déjà publié qu'il eft infirme dés:
abus qui s'y font introduits , paroît s'occuper à faire,
jouir les Américains de ces mêmes avantages , &c à leur
ailurer une patrie qu'ils puiilent habiter
La végétation eft fi prompte , que ce n'eft qu'avec
beaucoup de foin & d'attention qu'on peut avoir de bonnes
haies-, ou , comme on le dit à l'Amérique , de bonlaes
h^ieres. Les arbuites , ainfi que toutes les autres priantes
, qnoiqu'arrêtés , pouiTent toujours par le haut, le.
pied refte nud. Quand on les veut arrêter, on ne coupe
pas leurs jets en entier ; on y fait feulement une entaille y,
on les^ replie enfuitepar le bas , pour rendre par cemoyea
les clôtures épaiiTes , & impénétrables, aux-animaux doineftiques.
On ne connoît point dans nos Mes les bois taillis
quand on veut faire des défricliemens , ou qu'on a befoin
de quelque bois , on coupe les arbres au pied , & on laiiTe
pourrir la fouche qui ne pouiFe point de rejettons. Ceci
ne doit s'entendre que des gros arbres ; les arbuftes , là
comme en France, après avoir été coupés au pied , pouffent
de nouveaux jets ; ils forment alors des efpeces de
bois taillis , que l'on déiigne à l'Amérique, non pas fous
le nom de halliers , mais par corruption, fous celui de
huniers.
Les bois de haute futaye font de la hauteur à-peu-près
des belles futayes de France , mais plus épaifles & plus
fombres. Elles y font prefque impraticables , tant les arbres
& les plantes y f ^ ^ j ont multipj-l iés. D'a..iill leurs à chaque
jas on eft arrêté par la prodigieufe quantité de celles qui
ont farmanteufes & grimpantes ; e les.fe traverfent Si
fe croifent d'arbre en arbre. Ces dernieres plantes font
connues dans nos Colonies fous le nom général de /¿amines.
Elles reiTemblent à des cordages qui feroient fuf^
pendus dans les bois.
Voyez l'Arrêt du Confci] du 19. Décembre 176-1, & autres.,.
A L A MARTINIQUE.
Les plantes parafites y font en auffi grand nombre que
les liannes ; oiî trouve quelquefois des arbres qui en font
fi chargés , qu'à peine peut-on appercevoir leur écorce. Il
y en a même qui parvenant à couvrir tout-à-fait l'arbre
fur lequel elles ont pris naiffance, l'épuifent infenfible-
111 ent & le font périr. , -rr c
Les moindres bruits réfonnent dans ces épaiiTcs forets
comme fous une voûte fouterreine ; il y regne ordinairement
un profond filence ; les oifeaux n'habitent que iur
les bords, ôc le plus grand nombre n'a point de chant ;
tout infpire dans ces bois une fecrette horreur : leur folitude
, leur obfcurité , leur filence, &c l'inquiétude continuelle
qu'on doit avoir des ferpens , qui fe réfugient toujours
dans les endroits fombres , 6c dont la morfure eft
venimeufe.
R E G N E A N I M A
Quatrième article des Récapitulations.
L'étendue du regne animal , & les différentes vues
qu'on peut avoir en l'obfervant, nous ont pareillem.ent anide.
déterminé à le partager en differens articles:
Le premier offre les maladies qui ont régné dans le
Divifîon de csf
ottre regne ucuis i». Maladies requartier
où les obfervations ont été faites , & dans ceux gi,antes,
oil j'ai pu en avoir une connoiflance exa£te &: certaine
par d'autres perfonnes.
Nous rapportons enfuite ce que nous avons obfervé
rendant le mois fur la génération , la reproduftion, &
es maladies des quadrupèdes tant domeftiques que fauvages.
Dc-là nous paffons à la volatile ordinaire des baifeseours
& aux différens oifeaux. Nous avons marqué pour
ceux-ci le tems de leur ponte, celui de leur mûe, ôc celui
de leur paiTage pour ceux qui n'y fejournent pas toujours.
On indique dans l'article fuivant ce que l'on a obfervé
touchant les reptiles & les animaux amphibies.
D iij
, Quadrupedes,
3®. Oifeaux.
4°- Reptiles &
amphibies.