il
Préjugé fur l'in-
-fiueuce de Ja lune.
ï'Iliit ;
m
11:11
.Exeinple.
Etincelles qui brillent
à la msr pendant
la nuit.
.•i lî lî i I
i i 8 VO Y A G E
J'ai déia dit qu'on étoit perfuadé dans nos Ifles de l'influence
Point d'écho àia
ilartiniqui-,
de la lune fur toutes les produdions de la nature
Cette opinion prife dans toute ion etendue, qm fcmb e
n'appartenir en France qu'au peuple , eft générale a la Ma -
tinique. Je ne puis m'empêcher de rapporter un des faits
que l'on cite à l'appui de cette opinion _
On m'avoit annoncé comme une obfervation certaine ,
<,ue les crabes que l'on mange à l'Amérique , font remplies
r d S i r dans tems des pleines lunes , 5c très - ..aigre
dans les nouvelles lunes. Je-voulus le venaer ; e n auio s
pas befoin de dire que le fuccès ne répondit pas a ce qu on
L'avoit annoncé. Cependant combien de p e i t o ^
font-elles pas encore perfuadées , malgré la facilite que 1 on
a de s'aiTurer du contraire 1 . .
C e t t e obfervation paroîtra peut-être trop minutieufe pour
ê t i . rapportée ; mai. c'cft un préjugé , c'en eft aflez pour
L combaV-e. Il tient d'ailleurs à une opimon qu il eft m -
i o Î L u d'éclaircir pour la phyfique. Il faut l'établir ou k
détruire , êc ne pas'lui laiflér prendre racine dans les petits
détails par des erreurs de fait qui en impoferoient
iTm^er offre dans nos Mes toutes les nuits & dans tous
les tems , le même fpedacle qu'en Europe On voit bn 1er
fu eTivage où elle fe brife , &: par-tout oii elle eft agitee ,
ces efpeces d'étmcelks, fur lefquelles la phyfique a varie
; ufiems fois, ne les regardant d'abord que — m e c^es
n pkofphoi'iques , les ayant enfuite attribuées a des m.
f S s ' m a Î i n s , L les faifant ¿^pendre .^fin fuivan^^^^^^
expériences encore plus recentes , de l une 6c 4e i autre
""""jÎn' éprouvé dans cette lile que fi l'on prend de l'eau de
la m'er , & qu'on la laiffe près de vingt-quatre heures dans
inrboùteille fermée, elle commence à fe corrompre, ÔC
n e j e t t e plus d'étincelles. • • - :
Surpris de ne trouver aucun écho à la Martinique , | en al
c h L h é par-tout où les circonftances locales me parmf-
Lient propres à en former. Les bois qui font tres-epais , es
vallons^ l les lieux les plus remplis de rochers, ne m ea
A L A M A R T I N I Q^U E.. 119"
ént fait entendre aucun ; tous ces endroits réfonnent, mais
le fon ne s'y réfléchit point. Il ne fe répété ne fe renouvelle
pas. J'en ai parlé à plufieurs perfonnes qui n'ont pu.
m'en indiquer nulle part.
On trouve dans les Mémoires de l'Académie de 1713,.
que " M. Homberg dit qiiè fous la zone torride l'extrême
" chaleur mange le plomb , & que les gouttières y devien-
" nent terre en trois ou quatre ans
Je fiippofe que fi M. Homberg s'afllu-a pour quelques endroits
fitués fous la zone torride de la vérité de ce fait ( qui
d'ailleurs , s'il étoit bien conftaté , pourroit être attribué à
d'autres caufes qu'à la chaleur ). Il fut au moins mal
informé pour ce qui concernoit la Martinique, J'y ai vu du
plomb employé dans des ouvrages & des bâtimens, où il"'
étoit expoié à l'ardeur du foleil depuis plufieurs années,
fans avoir été converti en terre , ni même altéré.
Toutes les matieres ôc ouvrages en fer ou en acier font
iîngulierement fujettesà la rouille dans nos Ifles , fans qu'on
piiÎfle les en garantir. Les razoirs , quoique couverts d'une Difficulré de les en
couche d'huile , & enfermés dans leurs étuis , fe rouillent
au bout de quelques jours ; il faut avoir le foin de les eiîliyer
de tems en tems , &C de les frotter de nouvelle huile. La
même chofe arrive aux épécs , foit dans leurs fourreaux ,
fbit qu'on les fufpende à l'air , malgré l'attention fréquente
que l'on a de les enduire de quelque matiere grafle.
Les vins ne fe confervent point dans nos Ifles ; mais un ^^ ^y
Phyiîcien ne fe hâtera pas d'en conclure qu'il ne feroit pas confervent point.-
poffible de les y conferver. Il eft au contraire très-vraifemblable
c|u'on y partiendroit, fi l'on prenoit des moyens
propres a prévenir cet accident.
J'ai bu chez les P. Jéfuites un vin de Cahors qu'ils m'affurerent
avoir chez eux depuis plufieurs années , quoiqu'ils
l'euiTent reçu en futaille.
J'ai moi-même fait cette épreuve pendant mon féjour à
rAmérique , entr'autres fur du vin de S a i n t - E m i l i o n , que
l'on dit cependant trop léger pour foutenir un long voyage
fur mer. Quoiqu'il me fût parvenu à la Martinique en
Les matieres"eiT'
fer Si en acier fujettes
à la rouille.
Mais pourroisM'
s'y conferver.
•If
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